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Les "anti-Frêche" privés de candidat au 2e tour

Après l'élimination de ses trois adversaires de gauche au premier tour des élections régionales dimanche, le président sortant du Languedoc-Roussillon se retrouve seul face à la droite. /Photo prise le 14 mars 2010/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

Après l'élimination de ses trois adversaires de gauche au premier tour des élections régionales dimanche, le président sortant du Languedoc-Roussillon se retrouve seul face à la droite. /Photo prise le 14 mars 2010/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -

par Nicolas Fichot MONTPELLIER - Après l'élimination de ses trois adversaires de gauche au premier tour des élections régionales dimanche, le...

par Nicolas Fichot

MONTPELLIER (Reuters) - Après l'élimination de ses trois adversaires de gauche au premier tour des élections régionales dimanche, le président sortant du Languedoc-Roussillon se retrouve seul face à la droite.

Fort de son score de 34,28%, Georges Frêche, exclu du PS en 2007 pour un dérapage verbal, a pris soin dans la soirée de "tendre la main, sans rancune" aux trois candidats de gauche.

Ceux-ci ont été incapables de franchir la barre des 10% synonyme d'un maintien au second tour, au grand dam des plus de 25% d'électeurs qui espéraient voir émerger une opposition de gauche "anti-Frêche".

En désespoir de cause, la candidate officielle du PS, Hélène Mandroux (7,74%), le candidat Génération Ecologie, Jean-Louis Roumégas (9,12%), et celui du Front de gauche, René Revol (8,59%), ont dû annoncer tard dans la soirée l'annulation de la réunion qu'ils avaient prévu de tenir tous les trois, plus tard.

Selon un plan mis au point mercredi dernier, cette réunion devait être l'occasion d'annoncer un soutien sans faille à celui des trois qui franchirait la barre des 10% et serait le mieux placé, les deux autres se retirant en sa faveur.

Si le Parti socialiste a appelé à faire barrage à la droite et à l'extrême droite, l'embarras est manifeste dans la formation dirigée par Martine Aubry, qui avait monté l'opération anti-Frêche.

"LA GAUCHE EN ÉCHEC"

Pour Jean-Louis Roumégas, "il n'y aura aucun accord, ni technique ni politique avec Frêche le 22".

"Il n'est pas question de s'acoquiner avec lui pour trois ou quatre sièges à l'assemblée régionale. Nous avions prévenu, nous le ferons. Pas question de participer à notre tour à cette dictature de l'émotion véhiculée par les médias", a t-il ajouté.

"Non à la main tendue de Frêche", a répété de son côté René Revol, à la tête d'une liste NPA, PC et Parti de gauche.

"Pour le plaisir de combattre Aubry dans un duel personnel, Frêche a mis la gauche en échec ici alors que, nationalement, la gauche a mis une claque à Sarko. Un quart de l'électorat ne sera donc pas représenté à la région", a-t-il déploré.

"Le populisme l'a emporté", regrettait de son côté dimanche soir Hélène Mandroux, la candidate PS installée par Martine Aubry qui se refusait à dire quel sera son vote dimanche prochain.

"Nous laissons notre électorat libre de voter en son âme et conscience, bien que j'appelle à faire barrage à la droite et à l'extrême droite", ajoutait l'actuelle maire de Montpellier désormais installée sur un siège que l'on dit éjectable.

Faute de mystère sur d'éventuelles fusions entre les deux tours, George Frêche, étiqueté divers gauche depuis son éviction du PS, semble devoir l'emporter haut la main.

Au premier tour du scrutin en 2004, il avait réalisé un score de deux points inférieur à celui de dimanche. A l'époque, il était encarté au PS et avait, dès le premier tour, le soutien des écologistes et du Parti communiste.

Edité par Véronique Tison