BFMTV
Politique

Les 60 ans, "ligne rouge absolue" pour le PS

Martine Aubry s'est emportée dimanche contre le projet du gouvernement de relever l'âge légal de départ à la retraite, fixé à 60 ans en France depuis 1983. /Photo prise le 24 avril 2010/REUTERS/John Schults

Martine Aubry s'est emportée dimanche contre le projet du gouvernement de relever l'âge légal de départ à la retraite, fixé à 60 ans en France depuis 1983. /Photo prise le 24 avril 2010/REUTERS/John Schults - -

PARIS (Reuters) - Martine Aubry s'est emportée dimanche contre le projet du gouvernement de relever l'âge légal de départ à la retraite, fixé à 60 ans en France depuis 1983.

Le premier secrétaire du Parti socialiste a répété que la gauche reviendrait sur cette mesure en cas de victoire lors de la prochaine élection présidentielle.

Le gouvernement doit transmettre mardi aux syndicats les grandes lignes de la future réforme des retraites.

Samedi, devant les nouveaux militants de l'UMP réunis à Paris, le Premier ministre François Fillon a déclaré qu'il serait "lâche" de dire aux Français qu'on pouvait réformer le système sans "toucher au symbole des 60 ans".

Toucher aux 60 ans, c'est la mesure "la plus injuste qui soit", a dénoncé Martine Aubry sur France 5. Pour le Parti socialiste, "c'est la ligne rouge absolue".

"Derrière ces chiffres, je ne comprends pas que le gouvernement ne nous parle que de comptabilité (...) Est-ce que vous voyez aujourd'hui ces femmes qui ont travaillé à la chaîne chez Moulinex, ces salariés qui ont travaillé dans la sidérurgie, dans quel état ils sont à 60 ans? (...) Moi je les connais, alors moi je n'accepte pas cela, pas dans mon pays, pas dans une démocratie", a tonné la maire de Lille.

"En même temps, on ne veut pas toucher les stock-options, le patrimoine, le capital, ceux qui s'en mettent plein les poches, ceux qui ont laissé Kerviel faire? Cette société, aujourd'hui elle marche sur la tête! Et que M. Fillon le veuille ou non, cette injustice, nous ne la laisserons pas faire", a-t-elle prévenu.

En relevant l'âge légal, Nicolas Sarkozy essaie selon elle "de faire croire à son électorat qu'il est courageux et qu'il prend une mesure forte, alors que cette mesure est injuste et qu'elle ne règle pas le problème des retraites".

L'ancienne ministre des Affaires sociales a également mis en garde la majorité contre la tentation d'utiliser les 34 millions d'euros du Fonds de réserve des retraites, créé par le gouvernement de Lionel Jospin.

Son objectif était de jouer les matelas de sécurité d'une année sur l'autre si la croissance était moins importante, s'il y avait moins de recettes ou une baisse de natalité, a-t-elle rappelé.

"Nous avions prévu de l'augmenter année après année. Il ne faudrait pas que le gouvernement y touche car ce serait un hold-up sur les retraites des jeunes", a-t-elle souligné.

Laure Bretton, édité par Elizabeth Pineau