BFMTV
Politique

Législatives: un candidat En Marche qualifie l’homosexualité "d’abomination", Delevoye condamne

Olivier Serva.

Olivier Serva. - Capture BFMTV

En Guadeloupe, La République en marche a investi un candidat ayant estimé en 2012 que l'homosexualité était une "abomination". Pour Jean-Paul Delevoye, ce n'est pas compatible avec la charte des candidats La République en marche.

C'est un nouveau raté dans les investitures de La République en marche aux élections législatives: le candidat de la première circonscription de Guadeloupe Olivier Serva a tenu en 2012 qu'il pourrait regretter aujourd'hui. Dans le cadre d'un débat sur le mariage pour tous, Olivier Serva a qualifié l'homosexualité "d'abomination" et de "péché", comme le révèle le site Street Press.

"Pour moi, être tolérant, ce n'est pas accepté l'intolérable, et pour le chrétien que je suis, quand je lis la Bible, il est écrit qu'un homme couchant avec un homme, ou une femme couchant avec une femme, c'est une abomination", déclarait en 2012 le vice-président du conseil régional de Guadeloupe sur la chaîne de télévision locale Première. 

Des propos "incompatibles" avec la charte des candidats "La République en marche"

Contacté par BFMTV, le président de la Commission nationale d'investiture de La République en marche, Jean-Paul Delevoye, estime - découvrant les déclarations d'Olivier Serva - que "c'est le genre de propos qui peut être porté devant la commission et aboutir à une suspension". Mais sans affirmer son intention de retirer l'investiture. 

"Ce n'est pas compatible avec la charte des candidats La République en marche, ce sont des propos contraire à l'éthique du mouvement présidentiel, avec lequel Olivier Serva n'est manifestement pas en phase", a-t-il ajouté.

Dans Le Figaro, Jean-Paul Delevoye laisse cependant une porte ouverte à Olivier Serva: "Dans notre philosophie, tout le monde a le droit à l'erreur, justifie-t-il, acceptant ainsi de «créer un bémol. (...) Je vais le contacter et lui demander s'il adhère aujourd'hui au projet présidentiel. Si c'est le cas, sa candidature sera maintenue. Si ça ne l'est pas, elle ne le sera pas", assure le président de la commission.

Olivier Serva revient sur ses propos

"Je ne suis pas homophobe" a déclaré Olivier Serva dans la soirée de ce mercredi. "Je peux comprendre que les propos que j'ai tenus en 2012 aient pu blesser et je m'en excuse", a-t-il ajouté. "Ce sont des propos que je regrette profondément et qui ne correspondent plus à mes convictions". Il a ajouté, à destination de sa formation: "J'ai déjà échangé de façon informelle avec le Conseil d'administration cet après-midi et je vais le refaire de façons plus formelle d'ici à demain au plus tard", a confirmé Olivier Serva.

"Je n'ai jamais été homophobe, j'ai beaucoup d'amis homosexuels. Je respecte le choix de chacun", avait précédemment Olivier Serva auprès de France Info. "Ces propos sont sortis de leur contexte. Il y a cinq ans, nous étions en plein débat sur la loi pour le mariage pour tous. À l'époque, j'avais fait valoir mes convictions. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. La loi est passée, je respecte le mariage pour tous", a-t-il ajouté.

Louis Nadau