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Législatives: le transfuge Reda tractait pour LR le matin même de son investiture par la majorité

Robin Réda, jeune député LR en Essonne en décembre 2017

Robin Réda, jeune député LR en Essonne en décembre 2017 - JOEL SAGET / AFP

Le matin même de son investiture par le parti majoritaire Ensemble!, le député Robin Reda tractait avec LR sur un marché pour sa campagne.

Le petit-déjeuner chez l'un, le goûter chez l'autre. Robin Reda a joué jusqu'au bout le candidat LR aux législatives de juin. Alors que son investiture par Ensemble! a été révélée lors d'une deuxième vague de candidatures samedi 7 mai après-midi, Le Parisien raconte que l'ancien maire de Juvisy-sur-Orge tractait encore le matin même avec des militants LR pour sa campagne au sein de son parti initial.

À peine quelques heures après avoir arpenté avec lui un marché, "la plupart d’entre eux ont appris que 'leur' candidat se représentait bien sur la 7e circonscription de l’Essonne mais avec le soutien de la majorité présidentielle", dévoile une consœur du quotidien régional.

Christian Jacob a également été prévenu le jour même. Par texto, précise Le Parisien. Au moment où le patron des Républicains réunissait à huis clos un conseil national pour lancer la campagne législative.

Aussitôt rendue publique, l'apostasie a crispé certains membres du parti. Samedi après-midi, Laure Darcos, la patronne en Essonne, "n’osait pas y croire". "Il se murmurait qu’il pouvait être rapproché, mais cela me paraissait improbable", a-t-elle déploré à notre consœur. Aucune alliance étant possible, la sentence n'a pas tardé à tomber: un adversaire LR fera face au jeune député de 30 ans dans cette circonscription qui regoupe Savigny-sur-Orge et Athis.

Déception et stratégie

"J’ai pris acte de cette règle édictée par le bureau des Républicains", a indiqué ce dimanche 8 mai au quotidien d'Ile-de-France le député sortant. "J’espère qu’ils n’auront pas à porter la responsabilité d’une victoire dans la 7e circonscription d’un député LFI, car le risque est grand", a-t-il ajouté. LR et Ensemble! seront en duel face à la militante écologiste investie par la Nupes, Claire Lejeune .

Au sein des LR certains regrettent la défection. "Je suis déçue, je ne pensais pas qu'il franchirait la ligne", confiait samedi à BFMTV une cadre du parti. "C'est un élu très impliqué, il aurait eu des chances de réélection même avec l'étiquette LR."

Un ancien membre de l'équipe de campagne de la candidate Valérie Pécresse en doute: "Il tient bien sa circonscription mais il a eu peur de ne pas se retrouver au second tour" face à LaREM et à la gauche, renforcées par la présidentielle.

Mais le député qui traitait déjà avec LaREM, devenu Renaisance, sur des thèmes rejetés par son parti comme la légalisation du cannabis en tête, aurait-il d'autres ambitions?

"C'est le problème avec Macron, les trentenaires pensent tous qu'ils peuvent devenir ministres" nous sourit une élue LR.

Le rallié a longtemps été un très proche de la présidente de la région Île-de-France. "Un bébé Pécresse" dit une connaissance commune. Mais son implication dans la campagne présidentielle de sa mentor en politique était restée limitée. La candidate malheureuse à la présidentielle a été la seule que le jeune candidat a prévenu en amont de sa désertion.

Robin Reda pourrait -tout en étant investi par Ensemble!- rester membre du groupe majoritaire au Conseil régional d'Île-de-France. Comme c'est le cas pour le maire "Horizons" de Fontainebleau, Frédéric Valletoux.

Hortense de Montalivet avec Alexis Cuvillier