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Politique

Législative partielle en Ariège: la gauche se déchire après la victoire d'une socialiste dissidente face à la Nupes

Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, et Michael Delafosse, maire de Montpellier

Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, et Michael Delafosse, maire de Montpellier - AFP

"Ce soir, l'union de la gauche comme l'intergroupe de la Nupes à l'Assemblée nationale perdent une députée", écrit la direction du PS, quand plusieurs figures opposées à Olivier Faure voient dans la défaite de l'insoumise Bénédicte Taurine une victoire.

La guerre des gauches est de retour. Peu après l'annonce des résultats de l'élection législative partielle en Ariège et de la défaite de la députée sortante Nupes/LFI Bénédicte Taurine face à la socialiste dissidente Martine Froger, des figures de LFI et du PS exposaient leurs différences sur les réseaux sociaux.

La direction du Parti socialiste, dans un communiqué, a affirmé que la "victoire à la Pyrrhus" de Martine Froger "n'ouvre aucune perspective pour la gauche puisqu'elle s'est construite dans une alliance avec les droites contre l'union de la gauche et des écologistes."

"Olivier Faure a obtenu sa réélection à Marseille par la fraude", a répondu Michaël Delafosse, maire de Montpellier, rouvrant les cicatrices du dernier congrès du PS.

"Indigne du mouvement socialiste"

Il estime que le Premier secrétaire du PS "calomnie et porte une analyse scandaleuse", jugeant le communiqué publié ce dimanche soir "indigne du mouvement socialiste, de son histoire et assurément de son avenir."

Dès le soir du premier tour, le PS appelait au "désistement républicain" de Martine Froger, estimant que "les duels à gauche ne peuvent être arbitrés par la droite et l'extrême-droite."

Sauf que, au sein du Parti socialiste, de nombreuses figures, comme Nicolas Mayer Rossignol et la présidente de la région Occitanie Carole Delga soutenaient la dissidente face à la candidate insoumise.

Le maire de Rouen s'est même directement adressé à Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. "En Ariège comme ailleurs, il y a des femmes et des hommes socialistes, qui portent fièrement leurs valeurs, qui ont envie que la gauche gagne et qui ne vous seront jamais... soumis", a-t-il lancé.

"Toute bienveillance sera dès lors mal placée"

Sur le même réseau social, Jean-Luc Mélenchon lui répondait sur le même ton: "Voilà à quoi servent les 'dissidents du PS.' Refuge du vote Le Pen et Macron au 2e tour pour battre l'opposition à la retraite à 64 ans. Lamentable combine politicienne."

Dans une note de blog, l'ancien candidat à la présidentielle martèle que "la 'gauche' de Delga, Cazeneuve et compagnie, ce n’est pas la gauche."

Il adresse aussi un petit avertissement à ses alliés socialistes. "C’est assez cher payé. Toute bienveillance sera dès lors mal placée. Mais la cause que nous portons s’est accommodée d’autres difficultés bien plus considérables", écrit-il.

Sur Twitter, de nombreux élus insoumis ont aussi souligné les félicitations qu'on adressé plusieurs ministres, dont Olivier Dussopt, à Martine Froger. Même Julien Odoul, député du RN, a félicité la dissidente. "Une députée LFI en moins c’est une victoire pour la République!" a-t-il écrit.

"Le RN a parfaitement compris que sa dédiabolisation passe par la diabolisation du rassemblement de la gauche et des écologistes", a réagi Olivier Faure.

Ariel Guez