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Le vote de la réforme des retraites au sénat peut-être retardé

Le vote de la réforme des retraites au Sénat, prévu mercredi, pourrait être retardé à jeudi, voire vendredi du fait de l'enlisement des débats. /Photo d'archives/ REUTERS/Jacky Naegelen

Le vote de la réforme des retraites au Sénat, prévu mercredi, pourrait être retardé à jeudi, voire vendredi du fait de l'enlisement des débats. /Photo d'archives/ REUTERS/Jacky Naegelen - -

PARIS (Reuters) - Le vote de la réforme des retraites au Sénat, prévu mercredi, pourrait être retardé à jeudi, voire vendredi du fait de...

PARIS (Reuters) - Le vote de la réforme des retraites au Sénat, prévu mercredi, pourrait être retardé à jeudi, voire vendredi du fait de l'enlisement des débats.

Lundi à mi-journée il restait la moitié des amendements et articles à examiner, soit 532 amendements sur le millier déposés et une quinzaine d'articles sur la trentaine que compte le projet de loi présenté par Eric Woerth, le ministre du Travail.

Le Premier ministre, François Fillon, a assuré dimanche soir sur TF1 que la réforme des retraites "ira à son terme au Sénat" et qu'elle sera "votée", sans toutefois préciser le calendrier.

"Je ne sais pas si ça sera voté mercredi, mais ça sera voté", a affirmé le chef du gouvernement.

Signe des craintes de l'exécutif de voir la situation se radicaliser et les débats s'éterniser au Sénat, Nicolas Sarkozy a réuni lundi matin à l'Elysée pendant plus d'une heure le chef du gouvernement et plusieurs de ses ministres.

La Conférence des présidents de la haute assemblée avait déjà décidé mercredi dernier de reporter du vendredi 15 au mercredi 20 octobre le vote sur l'ensemble du texte.

Mais l'opposition sénatoriale - socialistes, communistes, Parti de Gauche, Verts et radicaux de gauche - ne lâchent pas prise et défendent un à un leurs nombreux amendements.

FIN OCTOBRE, DÉBUT NOVEMBRE ?

L'opposition, revigorée par des sondages plutôt favorables à ses positions et par une tendance à la radicalisation des manifestations contre la réforme avec des blocages de dépôts de carburant et des barrages routiers, entend mener la partie dure au gouvernement et à sa majorité.

Contrairement à l'Assemblée nationale où il existe, dans le règlement, une procédure dite du "temps législatif programmé" qui permet d'abréger les débats qui s'éternisent, cette mesure contraignante n'existe pas au Sénat.

Et le groupe UMP, contrairement à l'Assemblée nationale, n'y dispose pas de la majorité absolue et doit compter sur ses alliés centristes qui peuvent ainsi négocier tel ou tel assouplissement du texte.

Le Sénat a déjà adopté les mesures phares de la réforme, qui reportent de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 ans l'âge permettant de toucher une retraite à taux plein, quel que soit le nombre de trimestres cotisés.

Contrairement à ce qui c'était passé à l'Assemblée, cette dernière mesure a été assouplie au Sénat. Deux amendements du gouvernement ont été adoptés qui maintiennent à 65 ans l'âge pour obtenir une retraite à taux plein dans certains cas.

Le Sénat a également voté ce week-end la disposition, introduite par les députés, qui, au grand dam de l'opposition, réforme la médecine du travail.

Une fois la réforme votée par le Sénat, une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sera convoquée pour mettre au point un texte commun aux deux assemblées.

Ce texte de la CMP sera ensuite soumis aux deux assemblées pour son adoption définitive que l'exécutif espère pour la fin octobre ou le début du mois de novembre.

Il n'est pas exclu que l'opposition dépose alors un recours auprès du Conseil constitutionnel afin de retarder encore la promulgation de la réforme.

Emile Picy, édité par Yves Clarisse