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Politique

Le socialiste Bel assuré de devenir président du Sénat

Jean-Pierre Bel est assuré de devenir samedi le premier président socialiste du Sénat sous la Ve République après la défaite de la majorité, Nicolas Sarkozy ayant donné le mot d'ordre d'accepter la défaite "dans la dignité". /Photo prise le 25 septembre 2

Jean-Pierre Bel est assuré de devenir samedi le premier président socialiste du Sénat sous la Ve République après la défaite de la majorité, Nicolas Sarkozy ayant donné le mot d'ordre d'accepter la défaite "dans la dignité". /Photo prise le 25 septembre 2 - -

par Emile Picy PARIS (Reuters) - Jean-Pierre Bel est assuré de devenir samedi le premier président socialiste du Sénat sous la Ve République après la...

par Emile Picy

PARIS (Reuters) - Jean-Pierre Bel est assuré de devenir samedi le premier président socialiste du Sénat sous la Ve République après la défaite de la majorité, Nicolas Sarkozy ayant donné le mot d'ordre d'accepter la défaite "dans la dignité".

L'ancienne ministre socialiste de la Culture Catherine Tasca, qui avait annoncé son intention de briguer ce poste après la victoire historique de la gauche dimanche dernier, y a renoncé mardi, quelques heures avant le vote du groupe PS.

"J'ai décidé de ne pas poser ma candidature", a-t-elle déclaré dans un communiqué. "Par loyauté aux valeurs de la gauche et parce qu'aucune voix ne doit manquer pour la nouvelle majorité, je voterai Jean-Pierre Bel."

Nicolas Sarkozy a de son côté fait savoir mardi à ses troupes, lors d'un petit-déjeuner de la majorité, qu'il ne fallait pas chercher à garder la présidence au prix de manoeuvres qui risquent d'être mal perçues par l'opinion.

"On perdra dans la dignité la présidence du Sénat", a-t-il dit selon un participant à la réunion.

Le Premier ministre François Fillon a lui aussi sonné le glas des espoirs du président sortant Gérard Larcher de remporter un deuxième mandat samedi prochain.

"Maintenant, le Sénat est dans l'opposition", a-t-il dit lors du même petit-déjeuner de la majorité selon un participant. "Il n'est pas question de faire des calculs et des compromis. Je préfère que les choses soient claires."

Le président français avait donné le ton dès lundi en décidant de maintenir Gérard Longuet dans ses fonctions de ministre de la Défense alors qu'il a été réélu sénateur dimanche et que chaque voix comptera samedi.

L'opposition de gauche avait mis en garde contre le "hold up" que constituerait la réélection de Gérard Larcher.

UNE "PREMIÈRE" DEPUIS 1958

Jean-Pierre Bel, sénateur de l'Ariège, est donc assuré de devenir le deuxième personnage de l'Etat, appelé à remplacer le président de la République en cas de décès ou d'empêchement, même si protocolairement il vient en troisième position dans la hiérarchie derrière le Premier ministre.

Elu au Sénat depuis 1998, président du groupe PS depuis 2004, Jean-Pierre Bel, 59 ans, deviendra ainsi le premier président de gauche de la haute assemblée depuis le début de la Ve République en 1958.

Jean-Pierre Bel a adhéré au PS en 1982 et, après avoir été maire puis conseiller régional dans sa région, il prend son envol au Sénat. Discret mais très actif, il tisse sa toile au palais du Luxembourg et c'est ainsi qu'il est élu président du groupe socialiste.

En 2007, il soutient la candidature de Ségolène Royal et est réélu en 2008 à son poste de "patron" des sénateurs socialistes.

Depuis plusieurs mois déjà le sénateur de l'Ariège préparait sa candidature au "plateau", la présidence du Sénat.

Proche de François Hollande, candidat à l'investiture du PS pour l'élection présidentielle de 2012, Jean-Pierre Bel s'est montré prudent pendant la campagne des sénatoriales alors Gérard Larcher a fait preuve d'un excès d'optimisme en prévoyant une majorité de "6 à 12 sièges" pour la droite.

Catherine Tasca, réélue sénatrice dimanche dans les Yvelines, et fervent soutien de Martine Aubry pour les primaires du PS, a un moment semblé inquiéter Jean-Pierre Bel.

Mais Martine Aubry avait appelé lundi les socialistes à "jouer collectif" et à voter pour le sénateur de l'Ariège.

Le nouveau Sénat, fort de 348 membres, compte 124 élus UMP, 18 divers droite, un élu du Mouvement pour la France (MPF), 12 Nouveau Centre, quatre MoDem, quatre élus du Parti radical, sept de l'Alliance centriste, un élu de la Gauche moderne, 123 élus PS, dix PRG, dix écologistes, 13 divers gauche, 20 élus communistes et un élu du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Pierre Chevènement.

Le scrutin débutera samedi à 15h00. La majorité absolue des suffrages exprimés est nécessaire aux deux premiers tours. La majorité relative suffit au troisième.

Edité par Yves Clarisse