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Le Sénat vote la réforme des retraites, le carburant manque

Une station-service à court d'essence, vendredi, à Paris. L'approvisionnement des stations-service restait difficile samedi, en raison du blocage des raffineries pour protester contre la réforme des retraites mais le secrétaire d'Etat aux Transports Domin

Une station-service à court d'essence, vendredi, à Paris. L'approvisionnement des stations-service restait difficile samedi, en raison du blocage des raffineries pour protester contre la réforme des retraites mais le secrétaire d'Etat aux Transports Domin - -

PARIS (Reuters) - L'approvisionnement des stations-service restait difficile samedi, jour de départs en vacances de la Toussaint en France, en...

PARIS (Reuters) - L'approvisionnement des stations-service restait difficile samedi, jour de départs en vacances de la Toussaint en France, en raison du blocage des raffineries pour protester contre la réforme des retraites.

Le texte, qui fait l'objet depuis des mois d'une levée de bouclier syndical, a été voté vendredi soir au Sénat. Son adoption définitive par le Parlement devrait intervenir mercredi au plus tard.

Alors que professeurs et élèves sont en congés jusqu'au 4 novembre, le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau a assuré samedi que l'approvisionnement du réseau autoroutier français était "parfait" pour cette période de départs en vacances.

"Le réseau autoroutier est très bien approvisionné sur l'ensemble du pays (...) Les autoroutes, c'est parfait", a-t-il dit sur Europe 1.

Interrogé sur l'état d'approvisionnement de l'ensemble des 12.300 stations-service du pays, Dominique Bussereau a reconnu qu'il y avait "encore des difficultés en Ile-de-France", avec 35% des stations de la région encore "à sec", "dans la région Ouest et dans l'Est".

"C'est mieux dans la région Sud où il y a des manques, mais pas très importants", a-t-il précisé.

Un porte-parole de la CGT Chimie a déclaré samedi matin que 12 raffineries étaient toujours à l'arrêt ou en grève.

Un retour à la normale dans les stations-service, dont un quart étaient vides vendredi, n'est pas prévu avant plusieurs jours, ont dit le gouvernement et les industriels à l'issue d'une réunion à Matignon. L'Etat va superviser la répartition du carburant par l'intermédiaire des préfets.

56% DES FRANÇAIS POUR LA FIN DU CONFLIT, SELON UN SONDAGE

Malgré les vacances, la contestation contre la réforme des retraites persiste.

Les syndicats de salariés, soutenus par les étudiants et les lycéens, ont prévu deux nouvelles journées de grèves et de manifestations les 28 octobre et 6 novembre.

Des perturbations continuaient samedi dans divers secteurs, notamment à la SNCF et à Radio France.

Selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro réalisé les 20 et 21 octobre auprès de 1.001 personnes, 56% des Français souhaitent la fin du conflit social après l'adoption du projet de loi par le Parlement. Ils sont 43% à souhaiter une poursuite du mouvement et 1% ne se prononcent pas.

Une autre enquête à paraître dans Sud-Ouest Dimanche montre que près d'un Français sur deux (48%) pense que la réforme des retraites n'aura pas d'influence sur son vote lors de l'élection présidentielle de 2012.

D'après ce sondage Ifop réalisé les 21 et 22 octobre auprès de 956 personnes, 42% des sondés affirment que la réforme va les inciter à voter contre Nicolas Sarkozy en 2012.

La réforme porte d'ici 2018 l'âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans et reporte de 65 à 67 ans l'âge pour un départ avec une pension à taux plein.

Le vote des sénateurs, acquis grâce à une procédure exceptionnelle de vote "bloqué", par 177 voix contre 153, a donné lieu à une dernière passe d'armes entre la droite et la gauche, qui a dénoncé un "coup de force".

Le vote est intervenu quelques heures après l'intervention des forces de l'ordre pour débloquer la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne, en pointe dans le conflit.

Le site est stratégique puisqu'il alimente l'Ile-de-France. Selon la CGT, furieuse, plusieurs membres du piquet de grève ont été blessés lors de l'opération.

Le syndicat, parlant d'atteinte au droit de grève, a obtenu une victoire judiciaire au tribunal administratif de Melun, qui a annulé les réquisitions de personnel signée par le préfet de Seine-et-Marne, a annoncé la CGT.

Le préfet a cependant dans l'heure repris d'autres réquisitions de personnel, fondées différemment. La CGT a de nouveau saisi le tribunal.

Elizabeth Pineau, avec Leila Aboud, édité par Pierre Sérisier