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Politique

Le Sénat rejette pour la deuxième fois le budget de la Sécu 2013

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Le projet de budget de la Sécu 2013 a une nouvelle fois été rejeté par le Sénat. Les communistes ont voté contre, le trouvant insuffisamment à gauche. C'est la seconde fois que les communistes rejettent un texte du gouvernement socialiste.

C’est un caillou dans la chaussure du gouvernement. Depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir, le groupe communiste au Sénat prend un malin plaisir à rejeter ses projets de budget, alors que la gauche a la majorité à la Haute assemblée pour la première fois sous la Ve République. Rebelote jeudi, avec le rejet en deuxième lecture du budget de la Sécu 2013. Le groupe communiste, qui le trouve insuffisamment à gauche, a voté contre sa partie recettes, tout comme la droite qui l'a jugé insuffisamment rigoureux. La deuxième partie du budget de la Sécu, consacrée aux dépenses, « tombe » d'office et ne sera pas examinée par le Sénat. La Haute Assemblée avait déjà rejeté en première lecture ce projet de budget le 15 novembre, encore à cause des communistes.
« Je prends acte avec regret et incompréhension de ce vote », a déploré la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. « Mais chacun prendra ses responsabilités au regard des objectifs qui sont les siens ou des idéaux qui sont les siens ».

« Il peut y avoir des divergences au sein de la majorité »

Les changements par rapport à la première lecture « ne sont pas à la hauteur », a jugé Dominique Watrin, en expliquant le vote du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC). « Ce débat n'est pas de nature à nous faire changer », a-t-il ajouté. « Nous attendions un minimum de changements en fonction de nos propositions » a-t-il dit. Et à ceux qui accusent son groupe de faire le jeu de la droite, il a répondu: « Il nous faut admettre qu'il puisse y avoir entre nous, au sein de la majorité de gauche, des divergences ».
Le rapporteur de la commission des Affaires sociales, Yves Daugigny (PS), a qualifié le projet de « volontariste pour réduire le déficit le plus intolérable pour notre société, celui de la sécurité sociale ». C'est un projet qui apporte aussi, a-t-il souligné, « de nouvelles garanties pour nos citoyens ».
« Avec ce texte, nous restons dans la logique du gouvernement, qui augmente les prélèvements sur ceux qui innovent au service de l'économie », a estimé Jean-Noël Cardoux en annonçant l'opposition de l'UMP. « Vous allez droit dans le mur », a-t-il dit en prédisant une aggravation du déficit de l'Etat, une hausse du chômage, la perspective d'un décrochage européen.
Pour la socialiste Michèle Meunier, le texte « répond à une situation grave, complexe: il s'agit de relancer la croissance économique et de redresser les comptes publics en corrigeant les erreurs commises par les gouvernements de droite pendant 10 ans ».

P.G avec AFP