Le Rassemblement national quitte l'Hémicycle après une passe d'armes entre un député et Bruno Le Maire

Lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale ce mardi, les mots du député RN Alexandre Loubet envers le ministre de l'Economie ne sont pas passés.

Nouvelle passe d'armes à l'Assemblée nationale, ce mardi après-midi, lors d'une séance de questions au gouvernement. Le député RN Alexandre Loubet, qui interpellait Bruno Le Maire sur la souveraineté industrielle de la France, a traité le ministre de "lâche" sous les applaudissements de son groupe, estimant que celui-ci n'avait pas vraiment répondu à sa question.

Mais l'insulte n'est pas passée inaperçue, et le ministre de l'Économie a demandé des excuses "solennelles" de la part du groupe RN à l'Assemblée.

"J'ai l'honneur de demander des excuses solennelles au Rassemblement national pour avoir employé le terme de 'lâche' pour une personne qui a toujours fait preuve de courage dans son engagement politique depuis 20 ans", a lancé Bruno Le Maire, visiblement courroucé mais soutenu par la majorité.

"Les députés RN ne se laisseront pas menacer"

Du côté du groupe visé, toutefois, on ne compte pas se plier à la requête de ce membre du gouvernement. Sur consigne de Marine Le Pen ce mardi après-midi, les députés RN ont quitté l'hémicycle.

Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, Marine Le Pen a délaré aux journalistes: "Plutôt que de répondre, il menace. Eh bien je suis désolée de rappeler au ministre de l'Economie que les députés du RN ne se laisseront pas menacer par un ministre quel qu'il soit. Nous avons exprimé notre réprobation à ce comportement en quittant l'hémicycle".

"S'il n'est pas capable de garder son sang-froid, qu'il aille plutôt planter des fraises", insiste-t-elle face à la presse.

Bruno Le Maire "attend toujours" des excuses

Dans la foulée, la présidente du groupe RN s'est également fendue d'un tweet pour pointer du doigt un comportement qu'elle qualifie d'"inadmissible" et "à l'encontre des valeurs de la République" de la part de Bruno Le Maire.

Rien n'y fait, pourtant: le locataire de Bercy reste sur ses positions en réaffirmant, sur le même réseau, qu'il attend toujours que le groupe RN lui présente ses excuses. "Quand un député insulte un ministre qui vient de lui répondre de manière républicaine en le traitant de 'lâche', ce ministre est en droit d’exiger des excuses. Je les attends toujours", écrit-il sur le réseau social.

"L’attitude du Rassemblement National est inacceptable. Les insultes n’ont pas leur place dans l’hémicycle. Insulter un ministre n’apporte rien au débat. Les Français attendent mieux de leurs élus", abonde la Première ministre Elisabeth Borne sur Twitter.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, elle, est revenue sur l'incident. Elle a qualifié "d'insulte" l'invective d'Alexandre Loubet envers Bruno Le Maire, puis annoncé qu'elle lui infligeait un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal. Et la présidente de l'Assemblée d'ajouter: "Cela ne vous dispense pas de présenter vos excuses au ministre."

Elisa Fernandez