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Le ps tire à boulets rouges sur la diplomatie de nicolas sarkozy

La Convention nationale du Parti socialiste a été samedi l'occasion d'une nuée de flèches contre la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, notamment décochées par une Ségolène Royal très applaudie. /Photo prise le 9 octobre 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes

La Convention nationale du Parti socialiste a été samedi l'occasion d'une nuée de flèches contre la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, notamment décochées par une Ségolène Royal très applaudie. /Photo prise le 9 octobre 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes - -

PARIS (Reuters) - La Convention nationale du Parti socialiste a été samedi l'occasion d'une nuée de flèches contre la politique étrangère de...

PARIS (Reuters) - La Convention nationale du Parti socialiste a été samedi l'occasion d'une nuée de flèches contre la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, notamment décochées par une Ségolène Royal très applaudie.

Organisée à la Défense, près de Paris, la réunion consacrée au projet de politique étrangère du PS pour l'élection présidentielle de 2012 s'est déroulée sans le premier secrétaire Martine Aubry, au repos en raison d'une blessure à un oeil.

Pour les leaders du Parti, Ségolène Royal en tête, le président Nicolas Sarkozy ne saurait s'appuyer sur son bilan de politique étrangère pour remporter une nouvelle fois la course à l'Elysée.

"Une présidence qui échoue à l'intérieur ne peut pas attendre que la politique étrangère lui offre une quelconque excuse", a déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes, fustigeant "la diplomatie erratique, incohérente, sans noblesse, sans grandeur" du chef de l'Etat.

"Celui qui divise à l'intérieur divise l'extérieur. Celui qui ne respecte rien à l'intérieur ne respecte rien ni personne à l'extérieur, et c'est notre diplomatie tout entière qui s'en trouve affectée", a ajouté l'ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2007, dont le discours a été très applaudi.

Ségolène Royal a en particulier dénoncé le traitement par l'Elysée des minorités ethniques.

"Les critères ethniques, ce n'est pas la France", a-t-elle dit. "L'agressivité et le manque de respect à l'endroit de l'Union européenne, ce n'est pas la France. Les propos blessants sur l'homme africain qui n'est pas encore entré dans l'Histoire, ce n'est pas la France".

"NE PAS PRENDRE LES CATHOLIQUES FRANÇAIS POUR DES SOTS"

L'ancien Premier ministre, Laurent Fabius, a dénoncé la visite de Nicolas Sarkozy de la veille au Vatican, qui ne saurait à ses yeux faire oublier "la faute" commise vis-à-vis de la communauté Rom.

"Il ne faut pas prendre les catholiques français pour des sots", a-t-il déclaré.

"Il y a une faute commise par le président de la République à l'égard des Roms. Cette faute est une faute morale, grave. Et ce n'est pas je ne sais quel signe de croix, même effectué au Vatican, même télévisé, qui fera à quiconque oublier cette faute-là", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy a été reçu vendredi par le pape Benoît XVI pour tourner la page des polémiques de l'été entre l'épiscopat français et le gouvernement à propos de la situation des Roms.

Pour le député Jean-Christophe Cambadélis, "l'hyperprésidence" handicape la politique étrangère de la France.

"Nicolas Sarkozy ne consacre peut-être pas le temps qu'il faudrait à la politique internationale en général et à la politique européenne en particulier", a-t-il dit sur Public Sénat.

"L'hyperprésidence, c'est s'occuper des questions françaises à la place du Premier ministre mais ce n'est pas s'occuper des questions internationales", a-t-il ajouté.

Les socialistes ont entériné un texte d'une vingtaine de pages baptisé "nouvelle donne internationale et européenne" résumant les grandes lignes du projet de politique étrangère dans la perspective d'une victoire de leur camp en 2012.

Elizabeth Pineau, édité par Nicole Dupont