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Le PS souligne le lien entre le dossier Karachi et Sarkozy

L'opposition de gauche et d'extrême droite a souligné jeudi les liens étroits entre Nicolas Sarkozy et des personnes mises en cause dans l'enquête sur l'attentat anti-français commis en 2002 à Karachi au Pakistan, qui connaît une accélération subite. /Pho

L'opposition de gauche et d'extrême droite a souligné jeudi les liens étroits entre Nicolas Sarkozy et des personnes mises en cause dans l'enquête sur l'attentat anti-français commis en 2002 à Karachi au Pakistan, qui connaît une accélération subite. /Pho - -

PARIS (Reuters) - L'opposition socialiste a souligné jeudi les liens étroits entre Nicolas Sarkozy et plusieurs personnes mises en cause dans...

PARIS (Reuters) - L'opposition socialiste a souligné jeudi les liens étroits entre Nicolas Sarkozy et plusieurs personnes mises en cause dans l'enquête sur l'attentat anti-français commis en 2002 à Karachi au Pakistan, qui connaît une subite accélération.

Les investigations dans ce dossier ont révélé des soupçons de corruption en marge de contrats d'armement et de la campagne d'Edouard Balladur lors de l'élection présidentielle de 1995.

Nicolas Sarkozy était alors l'un des principaux soutiens du candidat qui allait être battu par Jacques Chirac.

Selon la piste suivie par le juge d'instruction, ce dernier aurait, une fois élu, ordonné l'arrêt du versement de commissions prévues pour la vente de sous-marins au Pakistan, ce qui aurait entraîné en représailles l'attentat de Karachi dans lequel sont morts 11 Français travaillant à leur construction.

Une partie de ces commissions serait en outre revenue en France sous la forme de "rétrocommissions" qui auraient financé la campagne d'Edouard Balladur.

Thierry Gaubert, un ancien conseiller du président de la République lorsqu'il était ministre du Budget, a été mis en examen mercredi dans ce dossier tandis qu'un second ami du chef de l'Etat, Nicolas Bazire, était placé en garde à vue.

"Ça sent mauvais. Il y a quand même des accusations extrêmement précises", a déclaré l'ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius jeudi sur RMC, avant de noter que "ça se rapproche de ce qu'on appelle dans les journaux 'la Sarkozie'".

"J'ai le sentiment que ce quinquennat qui a commencé avec un argent qui ruisselle se finit avec un argent de poubelle", a ajouté ce soutien de Martine Aubry pour la primaire du PS.

Cette dernière a estimé mercredi que ce dossier était "peut-être l'une des affaires les plus graves de la Ve République".

LES AFFAIRES QUI REVIENNENT

Un autre prétendant à l'investiture PS pour la présidentielle de l'an prochain, François Hollande, a dénoncé de son côté "les affaires qui reviennent, ces intermédiaires que l'on découvre, ces mallettes qui auraient circulé, ces personnages qui sont maintenant entendus par la justice et qui révèlent finalement des systèmes de financement que l'on pensait depuis longtemps éloignées de la vie politique".

"Tout cela abîme la République, tout cela blesse les valeurs que nous portons, tout cela éloigne les citoyens de l'enjeu démocratique", a-t-il poursuivi en rappelant la promesse d'une "République irréprochable" faite par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007.

Nadine Morano, la ministre de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle, a estimé au contraire que "cette République irréprochable fonctionne parfaitement".

"Deux personnalités proches du Président sont aujourd'hui entendues, l'un est en garde à vue", a-t-elle dit sur Radio Classique. "Si cette République irréprochable ne fonctionnait pas, ces deux personnalités ne seraient pas entendues par la justice."

La porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, a appelé pour sa part sur France 2 à respecter "la douleur des familles" et "le travail de la justice".

Quant au président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, il a estimé sur France Info qu'"une polémique politicienne" était en train de naître "à quelques mois d'élections essentielles".

Thierry Lévêque et Gérard Bon, avec Nicolas Bertin et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse