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Le ps s'impose une cure d'unité à la rochelle

Martine Aubry et Ségolène Royal lors de la session inaugurale de l'université d'été du Parti socialiste, à La Rochelle. Au premier des trois jours de débats et d'ateliers, les dirigeants du PS ont pris soin de dissimuler leurs rivalités derrière une envol

Martine Aubry et Ségolène Royal lors de la session inaugurale de l'université d'été du Parti socialiste, à La Rochelle. Au premier des trois jours de débats et d'ateliers, les dirigeants du PS ont pris soin de dissimuler leurs rivalités derrière une envol - -

par Laure Bretton LA ROCHELLE, Charente-Maritime (Reuters) - Les dirigeants du Parti socialiste ont pris soin vendredi de dissimuler leurs rivalités...

par Laure Bretton

LA ROCHELLE, Charente-Maritime (Reuters) - Les dirigeants du Parti socialiste ont pris soin vendredi de dissimuler leurs rivalités derrière une envolée d'appels à la mobilisation sociale et au travail collectif, au premier jour de leur université d'été.

Alors que les sondages montrent une droite à la peine et une gauche qui reprend des couleurs, les ténors du PS se sont mutuellement mis en garde à La Rochelle contre toute tentative de diversion présidentielle, à vingt mois du scrutin.

Symbole de cette unité décrétée, Martine Aubry et Ségolène Royal ont bénéficié de l'absence de Dominique Strauss-Kahn pour apparaître en tandem, remisant leur inimitié au nom de l'urgence sociale.

"Nous sommes là pour dire qu'une autre France est possible et pour dire aux Français que nous sommes à leurs côtés", a souligné le premier secrétaire à son arrivée à La Rochelle.

"Des solutions existent" pour mettre fin à la "société du précariat" et à la "crise morale" que traverse la France, a assuré de son côté l'ancienne candidate présidentielle devant les militants réunis dans l'ancienne criée aux poissons.

"Chaque fois que les socialistes sont unis (...) nos voix sont plus puissantes que celles de tout le premier cercle des supporteurs de l'UMP (et) plus fortes que l'inertie qui s'est emparée de l'Elysée qui, sous l'apparence d'une agitation frénétique, travaille à ce que rien ne change", a-t-elle ajouté.

"C'EST PEUT-ÊTRE UN PEU TOO MUCH"

Les sondages parlent d'un désir d'alternance, que tout le PS veut transformer en victoire en 2012 après trois élections présidentielles perdues d'affilée.

Après La Rochelle, la préparation du projet présidentiel se poursuivra avec une convention sur les relations internationales, une autre sur l'égalité et un forum sur la sécurité.

Les études d'opinion "renvoient une image de confiance" aux socialistes, ce qui les pousse à la cohésion, interprète l'ancienne ministre de la Justice Marylise Lebranchu, qui salue le "tour de force" de Martine Aubry à la tête du PS.

L'absence de réunions de courants internes aux quatre coins de la ville, la fin des 'petites phrases' et les compliments mutuels dans toutes les bouches ? "C'est peut-être un peu too much mais c'est très agréable", s'amuse la députée bretonne.

Alors qu'ils passaient souvent en coup de vent les années précédentes, tous les "éléphants" du parti ont fait savoir qu'ils resteraient pendant les trois jours de débats et d'ateliers de l'université d'été, intitulée "La vie qu'on veut".

Sous l'affichage de bonnes volontés, la compétition présidentielle n'est cependant jamais loin.

Sur France 2 vendredi matin, l'ancien premier secrétaire, François Hollande a de nouveau plaidé pour une accélération du calendrier des primaires présidentielles, fixées pour l'instant à l'automne 2011.

"C'est l'affaire la plus importante pour la gauche et pour le pays", a-t-il déclaré, en réponse à Martine Aubry, pour qui les Français se "foutent" de la date d'entrée en campagne des présidentiables socialistes.

Un propos qui fait dire à Jean-Louis Bianco que l'heure est à "l'hypocrisie" entre présidentiables du PS. "On a un an pour que ça devienne encore plus hard", pronostique l'ancien secrétaire général de l'Elysée.

Edité par Gérard Bon