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Politique

Le PS et les Verts soufflent le chaud et le froid

Eva Joly et François Hollande, candidats d'Europe Ecologie-Les Verts et du Parti socialiste à la présidentielle. Les deux formations ont conclu mardi un accord a minima en vue des échéances électorales de 2012, laissant de côté la question de la sortie du

Eva Joly et François Hollande, candidats d'Europe Ecologie-Les Verts et du Parti socialiste à la présidentielle. Les deux formations ont conclu mardi un accord a minima en vue des échéances électorales de 2012, laissant de côté la question de la sortie du - -

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts continuent mardi à se renvoyer la balle dans la recherche d'un accord électoral...

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts continuent mardi à se renvoyer la balle dans la recherche d'un accord électoral en vue des scrutins présidentiel et législatifs de 2012, que l'un et l'autre jugent encore possible.

Dénonçant les "diktats" du PS sur le dossier du nucléaire, l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit a accusé François Hollande de se "ségoléniser", en référence à la campagne malheureuse de Ségolène Royal contre Nicolas Sarkozy en 2007.

"L'intérêt général, c'est un accord avec nous", déclare-t-il dans Libération.

"Hollande est train de se 'ségoléniser'. Il a fait une bonne primaire et juste après, il est déjà en cellule de crise, alors que rien n'a commencé", ajoute-t-il à propos du député de Corrèze, silencieux ces derniers jours.

A ses yeux, "un échec entre le PS et EELV signerait "le début de la reconquête de Nicolas Sarkozy".

Invité des médias mardi matin, l'écologiste Eva Joly et le député PS Pierre Moscovici ont tous deux dit leur souhait d'aboutir à un accord, tout en campant sur leurs positions.

Le PS n'entend pas céder sur la question d'un arrêt du chantier de l'EPR de Flamanville (Manche), posée comme condition par la candidate à la présidentielle pour faire aboutir les discussions.

"J'ai encore un espoir qu'il y aura un accord", a déclaré cette dernière sur France Inter.

"La dynamique que constitue le rassemblement de la gauche et les écologistes, ce serait grave qu'elle ne soit pas en place", a ajouté Eva Joly. "Gouverner la France dans cette crise, je pense que les écologistes y ont toute leur place. Et aller à la bataille pour le Parti socialiste, c'est aussi s'affaiblir".

"SITUATION BLOQUÉE"

Sur le site de France Soir (www.francesoir.fr), le porte-parole d'Eva Joly, Yannick Jadot, est plus pessimiste. "Nous n'avons jamais été aussi près d'un échec. Aujourd'hui, la situation est bloquée", dit-il.

Invité sur RMC et BFM-TV, Pierre Moscovici a jugé un "compromis" possible.

"Nous tenons compte fortement de ce que pensent les écologistes", a-t-il dit. "J'espère que les écologistes auront aussi le sentiment qu'il faut être dans l'union, la responsabilité, le compromis".

Le probable directeur de campagne de François Hollande a répété que le PS ne souhaitait pas arrêter le chantier du réacteur de nouvelle génération EPR de Flamanville, qui représente "un enjeu financier considérable".

Il a ajouté que François Hollande n'entendait pas faire dans ce dossier la démonstration de son caractère.

"François Hollande n'a pas besoin de le montrer, il en a", a-t-il assuré.

Les négociations avec EELV sont au menu du Bureau national du PS prévu ce mardi après-midi au siège parisien, en attendant le conseil fédéral d'EELV de samedi.

Outre l'arrêt de l'EPR, EELV exige la sortie du nucléaire, que François Hollande veut réduire d'un tiers d'ici 2025.

"Il n'est pas pour la sortie du nucléaire mais pour la sortie du tout nucléaire", a résumé Pierre Moscovici.

Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal