Le PS et les Verts dénoncent la hausse annoncée des tarifs EDF

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste et les Verts ont dénoncé lundi la hausse des tarifs EDF, annoncée par la presse sans être pour l'instant confirmée par l'entreprise publique ou le gouvernement.

Ces tarifs, qui ont déjà augmenté de 3,4% en moyenne le 15 août dernier, devraient, selon l'édition de lundi des Echos, progresser de 3 à 4% supplémentaire début 2011.

Le Parti socialiste demande au gouvernement de revenir avant le 31 décembre sur cette hausse, induite par un amendement au projet de loi de Finances relevant la taxe de "contribution au service public de l'électricité" (CSPE), avec laquelle EDF rachète aux particuliers l'électricité photovoltaïque.

"Le gouvernement et les dirigeants d'EDF font payer deux fois à notre pays le retard pris par l'entreprise publique dans les renouvelables (...) par la baisse du tarif de rachat du photovoltaïque, décidée il y a moins d'un mois, une seconde par cette augmentation", déplorent trois secrétaires nationaux du PS, Aurélie Filippetti (Energie), Razzy Hammadi (Services publics) et Laurence Rossignol (Environnement).

Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a évoqué sa "stupéfaction" à la décision probable d'augmenter les tarifs.

Avec les hausses des tarifs des mutuelles d'assurance, en raison des déremboursements de médicaments via la Sécu, le gouvernement fait baisser le pouvoir d'achat des ménages, a-t-il déploré lors d'un point de presse au siège du PS.

L'amendement au projet de loi de Finance prévoit que la CSPE passe de 4,50 à 7,50 euros par mégawatt-heure au 1er janvier 2011, selon Les Echos.

S'il est adopté, le gouvernement pourrait toujours s'y opposer par arrêté jusqu'à la fin de l'année.

Pour les écologistes, "l'alibi des renouvelables ne tient pas".

Contrairement aux tarifs du transport d'électricité, "la CSPE ne représente qu'un pourcentage faible des factures d'électricité", écrit le porte-parole des Verts, Lionel Guérin, dans un communiqué.

Si elle était confirmée par le gouvernement, "cette hausse décidée à la hussarde hors des mécanismes habituels interviendrait dans un contexte de dégradation sociale lourde, où les effets de la crise économique se font toujours ressentir sur les ménages, notamment les plus fragiles équipés de chauffage électrique", ajoute-t-il.

Si EDF veut augmenter ses tarifs, c'est en raison de son "entêtement dans le nucléaire, (des) surcoûts du chantier de l'EPR, à Flamanville, et du prolongement de centrales vétustes mais aussi les investissements hasardeux dans le nucléaire à l'étranger", dénonce le parti écologiste.

Laure Bretton, édité par Yves Clarisse