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Politique

Le PS en position de force pour négocier au sein de la gauche

Le premier secrétaire du PS Martine Aubry, dimanche à Lille. Les socialistes abordent les négociations avec le reste de la gauche en position de force au lendemain de leur succès au premier tour des élections régionales mais Europe Ecologie, désormais tro

Le premier secrétaire du PS Martine Aubry, dimanche à Lille. Les socialistes abordent les négociations avec le reste de la gauche en position de force au lendemain de leur succès au premier tour des élections régionales mais Europe Ecologie, désormais tro - -

par Laure Bretton PARIS - Les socialistes abordent les négociations avec le reste de la gauche en position de force au lendemain de leur succès au...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Les socialistes abordent les négociations avec le reste de la gauche en position de force au lendemain de leur succès au premier tour des élections régionales mais Europe Ecologie, désormais troisième force politique en France, refuse de jouer les utilités.

L'extrême prudence régnait lundi dans tous les camps après ce scrutin qui a vu le PS remporter 29,38% des voix, loin devant l'UMP (26,18%), les écologistes et le Front de gauche séduisant respectivement 12,54% et 5,84% des électeurs.

Car, au-delà de l'union de deuxième tour, c'est "la construction de la gauche pour les années qui viennent" qui est en jeu, selon le socialiste Claude Bartolone, avec l'élection présidentielle de 2012 en ligne de mire.

"PS et Europe Ecologie ont partie liée", estime Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique de l'institut CSA.

Chacun de son côté est "dans une dynamique d'unité avec 2012 qui se profile. Chacun sait qu'il ne peut prendre le risque de la division. Tout le monde a besoin de cet accord" pour préserver la suite, ajoute l'analyste.

Les listes doivent être déposées avant mardi à 18h00 et Europe Ecologie a fait savoir qu'il n'y aurait aucune annonce avant mardi midi.

Entre les états-majors nationaux du PS, d'Europe Ecologie et du Front de gauche, les négociations ont été mises sur les rails dans la nuit avant une rencontre en bonne et due forme et un déjeuner lundi dans un hôtel du centre de Paris.

"ON VA S'ENTENDRE", DIT COHN-BENDIT

La droite promettant du sang et des larmes entre futurs alliés de gauche, tous ont fait assaut de positivisme.

"La droite va être déçue, on va s'entendre", a assuré Daniel Cohn-Bendit, leader d'Europe Ecologie.

Jean-Luc Mélenchon, co-fondateur du Front de gauche, s'est dit "heureux" de l'effondrement du MoDem. A ses yeux, désormais, "on est sûrs d'avoir des regroupements de gauche seulement".

"Nous ne sommes pas une petite secte qui a raison contre tout le monde. Nous allons remplir notre rôle" et faire alliance, a-t-il promis.

En Île-de-France, la tête de liste écologiste Cécile Duflot a rencontré dimanche le président PS sortant Jean-Paul Huchon, qui a fait état d'un "esprit assez sympathique".

Reprenant sa casquette de dirigeante des Verts, Cécile Duflot a toutefois perçu "quelques petites tensions poindre ici ou là", comme en Bretagne ou en Rhône-Alpes.

"C'est toujours une discussion qui n'est pas simple sur la question du projet", a estimé la jeune femme, pour qui Europe Ecologie a réussi dimanche l'élection "la plus difficile, celle de la confirmation", neuf mois après la percée des européennes.

L'AMBITION D'EUROPE ÉCOLOGIE

En Poitou-Charentes, Ségolène Royal a entamé en personne dimanche soir les discussions avec la tête de liste écologiste Françoise Coutant.

L'entourage de l'ancienne candidate à l'Elysée, qui a réalisé l'un des meilleurs scores de premier tour à gauche, assure qu'elle est dans une "position de force pas hégémonique" mais, la campagne ayant été émaillée de noms d'oiseaux entre anciens alliés, les discussions pourraient être tendues.

Les écologistes réclament une application stricte de la proportionnelle pour former les listes de deuxième tour.

Refusant d'être les "idiots utiles" du PS, ils veulent obtenir des vice-présidences "opérationnelles" comme les transports, le développement économique ou l'emploi.

C'en est fini du temps où "le PS a les clés de la maison commune et le contrat de télésurveillance et nous laisse juste mettre du vert aux fenêtres", prévient Eric Loiselet, transfuge du PS devenu tête de liste écologiste en Champagne-Ardenne.

Côté PS, Martine Aubry avait un temps envisagé de piloter les discussions mais le premier secrétaire a finalement laissé la main à une "troïka" de fidèles qui négocie avec quatre dirigeants d'Europe Ecologie.

Tous soulignent la volonté d'aboutir mais le PS n'entend pas se laisser forcer la main.

A Daniel Cohn-Bendit qui faisait remarquer lundi matin que les 25% du PS "ça fait pas 50%" en Île-de-France, soulignant la nécessité d'un accord à gauche, le socialiste Jean-Christophe Cambadélis a répondu que "12% ou 14% ne faisaient pas la majorité non plus.

"Il faut un peu de socialistes pour pouvoir l'emporter", a-t-il plaisanté.

Edité par Yves Clarisse