BFMTV
Politique

Le PS attend le gouvernement au tournant sur les retraites

Les socialistes français déplorent que le gouvernement en reste au stade des intentions sur la réforme des retraites. Le premier secrétaire du PS Martine Aubry prévoit de dévoiler ses propositions une fois celles du gouvernement détaillées. /Photo d'archi

Les socialistes français déplorent que le gouvernement en reste au stade des intentions sur la réforme des retraites. Le premier secrétaire du PS Martine Aubry prévoit de dévoiler ses propositions une fois celles du gouvernement détaillées. /Photo d'archi - -

PARIS - Les socialistes français ont déploré lundi que le gouvernement en reste au stade des intentions sur la réforme des retraites, sans dévoiler...

PARIS (Reuters) - Les socialistes français ont déploré lundi que le gouvernement en reste au stade des intentions sur la réforme des retraites, sans dévoiler pour autant leurs contre-propositions.

S'ils ont salué l'avancée symbolique consistant à taxer les hauts revenus et les revenus du capital - "Enfin!", a dit le porte-parole du PS, Benoît Hamon - ils y voient un leurre du gouvernement, un mécanisme que la majorité videra de sa portée et qui ne résout pas le problème du financement des retraites.

"Si ces prélèvements sont faibles, cela sera seulement un nouveau tour de passe-passe pour endormir les forces sociales", dit l'ancienne candidate présidentielle Ségolène Royal dans un entretien publié par Le Monde.

Le "document d'orientation" sur la réforme des retraites a été transmis dimanche soir aux partenaires sociaux.

Selon le gouvernement, l'augmentation de la durée d'activité est le "socle d'une réponse durable et juste" au déséquilibre du régime français, ce que dénoncent les socialistes pour qui la réforme pèsera "toujours sur les mêmes", salariés et retraités.

"C'est un texte qui éclaire peu mais qui inquiète pas mal", juge Marisol Touraine, qui pilote la réflexion sur la réforme des retraites au sein du PS.

"L'essentiel de l'effort porte sur les salariés, contraints d'avaler la potion amère de l'augmentation de la durée d'activité avec une petite dose de solidarité. Mais la contribution sur les hauts revenus est pour l'instant symbolique et sera indolore pour eux", explique-t-elle à Reuters.

Les socialistes, qui ont lancé l'idée d'une surtaxe sur les profits des banques, regrettent que la majorité ait décidé de ne pas jouer sur l'assiette des cotisations patronales.

Afin d'augmenter le nombre de cotisants, le PS entend agir en parallèle sur l'emploi des seniors et des jeunes.

"ON NOUS DEMANDE PLUS QU'AU GOUVERNEMENT"

Après avoir rencontré le ministre du Travail, Eric Woerth, fin avril, Martine Aubry avait annoncé qu'elle dévoilerait les propositions du PS une fois celles du gouvernement connues.

Pour le premier secrétaire du parti, il n'était pas question de laisser la droite "picorer" dans le logiciel socialiste.

Sauf coup de théâtre donc, les retraites ne figureront pas au menu de la réunion du bureau national mardi soir, qui devrait être consacrée à la crise de la zone euro et aux mesures d'austérité budgétaires annoncées par la France.

Lors d'une conférence de presse à Lille, Martine Aubry a critiqué un "simulacre de concertation".

"Le gouvernement n'avance pas dans ses propositions. Nous comprenons entre les lignes qu'il souhaite comme d'habitude faire payer les salariés et les retraités", a-t-elle déclaré.

A l'instar des syndicats, qui prévoient deux journées d'action distinctes les 27 mai et 1er juin, l'ancienne ministre des Affaires sociales s'opposera au report de l'âge légal, actuellement à 60 ans - une mesure "profondément injuste".

Le flou du gouvernement justifie que le PS prenne son temps, a expliqué Benoît Hamon à Reuters. "On nous demande plus qu'au gouvernement mais pour l'instant, on ne sait pas si la contribution rapportera 500 millions ou cinq milliards, si on relève l'âge légal du départ à la retraite, si on allonge la durée de cotisation ou les deux", dit-il.

Le porte-parole du PS promet un plan "global, équilibré et juste" qui tranchera avec "l'impréparation et l'improvisation" du gouvernement.

Laure Bretton, édité par Yves Clarisse