Le procès de George Tron est renvoyé à "une session ultérieure"
La cour d'assises ordonne le renvoi du procès de Georges Tron "à une session ultérieure". L'ex-secrétaire d'Etat à la Fonction publique et maire en exercice de Draveil (Essonne) est accusé par deux ex-employées municipales de viols et agressions sexuelles avec la participation de son ex-adjointe à la Culture, Brigitte Gruel. Tous deux clament leur innocence.
Dupont-Moretti joue son va-tout
L'avocat de Georges Tron, maître Eric Dupond-Moretti, avait joué son va-tout en début d'après-midi, après le rejet par la cour d'une demande de renvoi de la défense: il avait révélé le contenu d'une conversation entre des avocats et le président de la cour d'assises, Régis de Jorna. A peine la cour rejette-t-elle cette demande que l'avocat tempête: "Je ne veux pas qu'on dise que la défense a demandé le renvoi parce que la défense a peur."
Selon cet avocat, la défense entendait par cette démarche "soulager" le président de la cour d'assises qui avait, d'après maître Eric Dupond-Moretti, déclaré à des avocats qu'il aurait préféré "que ce soit une femme qui préside". Avant de suspendre à nouveau l'audience, le président n'avait pas démenti ces propos mais affirmé qu'il s'agissait d'"une conversation privée à laquelle vous n'étiez pas présent Eric Dupond-Moretti". Après 2H30 de suspension d'audience, Eric Dupond-Moretti avait demandé au président de renoncer à assurer la poursuite des débats - ce qui équivaut à renvoyer le procès. Plus tôt, avant la conclusion de l'audience, Eric Dupont-Moretti avait ainsi lancé, appuyant sa demande de renvoi: "Ce procès n’est plus possible, c’est une question de sérénité".
Une déclaration lue à toute allure
Visiblement, il parvenait en ceci à un consensus avec les avocats des plaignants. La partie civile avait en effet déclaré: "Je crains que ce procès ne puisse pas continuer. Est-ce que cette audience est encore en vie? Nous avons le sentiment qu’elle pourra difficilement se tenir. Du côté de la défense de Georges Tron, on a multiplié les incidents, on a fait en sorte que cette audience ne soit plus qu’un cirque burlesque".
Dans une décision lue à toute allure, le président de la cour, notamment mis en cause pour sa manière de mener les débats, a indiqué que le renvoi était dû à l'impossibilité que le procès se déroule dans les délais impartis.