BFMTV
Politique

Le président du Sénat envisage des ajustements sur les retraites

-

- - -

PARIS (Reuters) - Le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, a indiqué jeudi que son institution pourrait amender la réforme des retraites pour y...

PARIS (Reuters) - Le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, a indiqué jeudi que son institution pourrait amender la réforme des retraites pour y inclure des aménagements sur la pénibilité ou en faveur des femmes.

Au lendemain de l'adoption de la réforme à l'Assemblée nationale après des jours de débats houleux entre la majorité présidentielle et l'opposition de gauche, Gérard Larcher a déclaré que le Sénat disposerait de "marges" lorsqu'il examinera le projet de loi le mois prochain.

Lors d'une réunion avec les sénateurs UMP, mercredi, le président Nicolas Sarkozy a évoqué la possibilité d'ajustements de la réforme, notamment sur la pénibilité.

"Le président de la République a répondu en disant qu'au Sénat naturellement (...) le parlement jouerait son rôle", a dit Gérard Larcher jeudi sur Canal+, une semaine avant la nouvelle journée de grèves et de manifestations du 23 septembre.

Le projet de réforme des retraites tel qu'adopté à l'Assemblée nationale porte l'âge légal de départ de 60 ans à 62 ans à l'horizon 2018 et relève de 65 ans à 67 ans l'âge permettant d'obtenir une retraite à taux plein.

Lors de sa rencontre avec des membres du Sénat, où la majorité est beaucoup plus réduite qu'à l'Assemblée, Nicolas Sarkozy a insisté sur la nécessité de ne pas toucher aux "mesures d'âge", qui sont au c?ur du projet de loi.

Ces mesures représentent quelque 20 milliards d'euros de recettes supplémentaires à l'horizon 2018 mais restent insuffisantes pour combler le trou estimé, si rien n'était fait, à 50 milliards d'euros en 2020 par le Comité d'orientation des retraites (Cor). Une autre réforme sera nécessaire.

FEMMES ET CONJOINTS

Tout en rappelant les "grands principes" de l'équilibre financier du système, le président du Sénat a émis l'hypothèse d'aménagements: "Je pense à la question par exemple de la pénibilité, à la question de la médecine du travail."

Il a en outre parlé d'une possibilité de maintenir à 65 ans au lieu de 67 ans l'âge de départ pour bénéficier d'une retraite à taux plein pour les personnes dont la carrière professionnelle a été interrompue pour élever leurs enfants.

"On n'est pas bloqué. Soixante-deux ans et 67 ans sans décote, il peut y avoir à l'intérieur de ce système ce que j'ai dit notamment pour la situation des femmes et ceci rencontre la réflexion du président de la République", a dit Gérard Larcher.

Sur cette question "pas simplement des femmes mais des conjoints ayant élevé plusieurs enfants et ayant eu des carrières de ce fait assez hachées, j'ai dit simplement qu'il fallait qu'on calcule, parce que la notion d'équilibre financier est une notion majeure, mais cherchons à faire la réforme la plus équitable possible", a-t-il ajouté.

Le maintien de la retraite à taux plein à 65, quel que soit le nombre de trimestres cotisés, est la principale revendication du syndicat CFDT, mais cette mesure amputerait d'environ quatre milliards d'euros les recettes supplémentaires escomptées.

D'autres syndicats, dont FO, réclament cependant le retrait pur et simple du projet de loi.

Le 7 septembre dernier, entre 1,1 et 2,7 millions de personnes, selon les sources, avaient défilé dans les rues de France pour protester contre une réforme jugée injuste.

Grégory Blachier et Yves Clarisse, édité par Gilles Trequesser