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Le préfet du Rhône interdit la "Marche des cochons" à Lyon

Le préfet du Rhône interdit la "Marche des cochons" à Lyon

Le préfet du Rhône interdit la "Marche des cochons" à Lyon - -

Une manifestation anti-halal prévue pour le 14 mai à Lyon et baptisée "Marche des cochons" a été interdite par le préfet du Rhône mercredi.

Cette manifestation nationale, organisée par une association d'extrême droite, entendait recruter, par le biais d'internet, des participants venus de toute de France.

Une contre-manifestation émanant de l'extrême gauche était prévue et a fait craindre aux autorités des affrontements violents.

"Il y a un risque important de confrontation entre manifestants et contre-manifestants en centre ville" a dit le préfet, Jean-François Carenco, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a déploré la multiplication, depuis quelques mois, de violences entre identitaires d'extrême droite et l'extrême gauche.

"L'organisation de cette manifestation est une provocation pure et simple", a dit le représentant de l'Etat qui a dénoncé "un rassemblement clairement islamophobe" à rapprocher des "apéros saucisson-pinard" lancés dans plusieurs villes de France en 2010.

Le préfet dénonce dans son arrêté "le caractère raciste et générateur de haine et de discrimination à l'égard des personnes de confession musulmane" de la manifestation.

Depuis le début de l'année, quatre affrontements violents, dont un dernier le 14 avril, ont été recensés dans l'agglomération lyonnaise entre militants d'extrême droite et d'extrême gauche, soldés à chaque fois par des interpellations et des condamnations à des peines d'amendes et d'emprisonnement.

"Mais je crains un jour qu'ils ne se soldent par un mort", a dit le préfet Carenco.

La préfecture avait été alertée à plusieurs reprises par la Licra, le PCF, les Verts, la CGT, la CFDT, l'Unef et SOS-Racisme qui ont demandé l'interdiction de ce rassemblement de centre ville par l'intermédiaire de pétitions.

Les organisateurs de la "Marche des cochons" n'entendent pas renoncer à leur projet et ont dit leur intention de faire appel de la décision préfectorale auprès du tribunal administratif.

En mars 2010, les mêmes organisateurs avaient occupé le fast-food Quick de Villeurbanne pour dénoncer la commercialisations de menus halal.

Catherine Lagrange, édité par Patrick Vignal