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Politique

Le Pen contre Kemel, opposition de styles à Hénin-Beaumont

Bulletins de vote au premier tour des législaties à Hénin-Beaumont. Marine Le Pen et Philippe Kemel ont déposé mardi leur candidature pour le second tour des législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, point de départ d'un affrontement entr

Bulletins de vote au premier tour des législaties à Hénin-Beaumont. Marine Le Pen et Philippe Kemel ont déposé mardi leur candidature pour le second tour des législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, point de départ d'un affrontement entr - -

par Pierre Savary HENIN-BEAUMONT, Pas-de-Calais (Reuters) - Marine Le Pen et Philippe Kemel ont déposé mardi leur candidature pour le second tour des...

par Pierre Savary

HENIN-BEAUMONT, Pas-de-Calais (Reuters) - Marine Le Pen et Philippe Kemel ont déposé mardi leur candidature pour le second tour des législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, point de départ d'un affrontement entre deux candidats aux styles radicalement opposés.

Arrivée en tête avec 42% des voix, la présidente du Front national, qui a éliminé le porte-drapeau du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, veut croire en sa victoire face à un socialiste (23,72%), qu'elle juge "inodore et incolore".

Marine Le Pen part avec près de 20 points d'avance mais son adversaire mise sur le "front républicain" en passe de se former pour lui barrer la route de l'Assemblée nationale.

"La victoire c'est maintenant", assure Steeve Briois, le suppléant de Marine Le Pen et homme fort du FN dans l'ancien bassin minier d'Hénin-Beaumont, où tous deux ont su capter l'électorat populaire.

En campagne mardi, les militants du FN insistent sur "le passé et ses amitiés socialistes douteuses" de Philippe Kemel, à savoir sa proximité avec les élus du Pas-de-Calais mis en cause dans des affaires judiciaires.

"Il va bien falloir qu'il s'explique sur son passé d'élu dans la région et ses liens avec tout ce que le PS a couvert pendant des années", dit Marine Le Pen, qui oppose "son dynamisme et sa force" à "un homme insignifiant et fuyant".

Face à ces attaques en règle, fidèle à son style calme et posé, ce professeur d'économie de 44 ans préfère ne pas répondre. "Cela ne servirait à rien", dit-il.

"Moi je travaille et je rassemble. Toute la gauche est rassemblée et avance, dans le calme dans la sérénité, autour des valeurs de la République", ajoute-t-il.

Le maire de Carvin dit vouloir "parler du fond, des dossiers qui concernent le quotidien de la région". "La politique c'est le débat d'idées, la proposition, la rencontre et le dialogue constructif", ajoute Philippe Kemel.

"MOINS CLIVANT QUE MÉLENCHON"

L'opposition de style est telle qu'il a refusé un nouveau débat télévisé avec Marine Le Pen. "Le débat doit être un débat d'idées, cela ne peut être le cas avec elle", se justifie-t-il.

Le FN y voit, lui, la preuve que le candidat socialiste est un "dégonflé".

"Celui qui passe son temps à donner des leçons de démocratie et de républicanisme fuit le débat d'idées", dit l'équipe de campagne dans un communiqué.

"Il est moins clivant que ne l'aurait été Jean-Luc Mélenchon mais les communistes ne voteront pas pour lui, donc nous allons gagner sereinement", ajoute Steeve Briois.

Le report des voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon est effectivement l'une des clefs de ce scrutin et rien ne dit qu'il soit aussi bon que lors des scrutins, municipaux ou législatifs auxquels Marine Le Pen a participé à Hénin-Beaumont.

La désignation de Philippe Kemel ne s'est pas faite dans la douceur et a laissé des rancoeurs chez les socialistes locaux.

A cela, s'ajoutent des traces plus anciennes, du temps où Philippe Kemel prenait la mairie de Carvin à un communiste avec l'aide de la droite.

"L'homme serein" n'est pas le plus rassembleur des candidats et devra pour l'emporter réussir à faire oublier le passé.

Outre celui de Jean-Luc Mélenchon (21,48%), Philippe Kemel a obtenu mardi le soutien du candidat investi par l'UMP et le MoDem, Jean Urbaniak, qui a obtenu 7,86% des suffrages au premier tour.

Il s'agira au second tour de "poursuivre le combat engagé et très clairement d'empêcher l'entrée à l'Assemblée nationale de Marine Le Pen. Tous les Républicains devront se rassembler pour cet objectif", déclare-t-il dans un communiqué.

Avec Gérard Bon à Paris, édité par Patrick Vignal