BFMTV
Politique

Le Parti socialiste pris au piège de son calendrier

Les appels se multiplient pour accélérer le calendrier de la désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012 face au "gouvernement de combat" mis en place par Nicolas Sarkozy. Mais le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, et le d

Les appels se multiplient pour accélérer le calendrier de la désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012 face au "gouvernement de combat" mis en place par Nicolas Sarkozy. Mais le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, et le d - -

par Laure Bretton PARIS (Reuters) - Les appels se multiplient pour accélérer le calendrier de la désignation du candidat socialiste à l'élection...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Les appels se multiplient pour accélérer le calendrier de la désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012 face au "gouvernement de combat" mis en place par Nicolas Sarkozy.

Mais le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, et le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, qui font la course en tête dans les sondages d'opinion, n'entendent pas changer de pied.

Plusieurs présidentiables du parti réclament que les primaires présidentielles, prévues en octobre 2011, soient avancées - une option stratégique qui se heurte à des contingences logistiques difficilement contournables.

Organiser les primaires plus tôt revient à handicaper Dominique Strauss-Kahn dans la compétition, voire à l'en exclure, ce à quoi se refuse la majorité au PS, rangée derrière Martine Aubry.

Mercredi, Benoît Hamon, porte-parole du parti et allié de Martine Aubry, qui n'exclut pas d'être candidat si l'homme de Washington décidait de se présenter, a surpris tout le monde en semblant approuver une accélération du tempo.

"S'il faut être plus souple, on en discutera", a déclaré le chef de l'aile gauche du PS sur LCI.

Renseignement pris, Benoît Hamon parlait "uniquement" d'avancer la date de la réunion prévue en janvier pour fixer les modalités exactes du processus.

Dans la foulée, l'entourage de François Hollande, qui se "prépare" à être candidat depuis 2008, a réclamé des "clarifications" à la direction du PS.

A l'annonce de l'équipe Fillon, l'ancien premier secrétaire du parti a appelé le PS à se "remanier" à son tour. Les socialistes "doivent se mettre en ordre de marche", a plaidé en écho l'ancienne candidate à l'Elysée Ségolène Royal.

En l'état, le calendrier, approuvé par les militants en 2009, prévoit un dépôt des candidatures en juin et un scrutin en octobre, après les élections sénatoriales.

"Aujourd'hui, il n'y a pas vraiment de raison de changer les choses", a déclaré Martine Aubry mercredi soir sur TF1. "Ce qui m'importe c'est qu'on soit en état de marche en 2012", a ajouté l'ancienne ministre, qui entretient le mystère sur ses intentions présidentielles.

"FAUX PLAT"

"Au printemps, nous devons connaître tous ceux qui veulent être candidats", a pourtant de nouveau réclamé sur LCP Manuel Valls, seul candidat aux primaires officiellement déclaré.

Pour Olivier Ferrand, co-producteur des primaires socialistes avec le député Arnaud Montebourg, demander à changer le calendrier est "politiquement aberrant et techniquement impossible. C'est une vue de l'esprit".

Etre prêt en octobre "c'est tout à fait jouable, on est dans les temps mais on n'est pas en avance", fait valoir le président de la fondation Terra Nova, dressant la liste des opérations logistiques nécessaires, de l'établissement des listes électorales à la mise en place de bureaux de vote et au lancement de la campagne interne.

Pris au piège de son calendrier, le Parti socialiste doit gérer au mieux le temps qui le sépare des primaires.

Le conflit des retraites n'a pas permis à ses dirigeants de prendre l'ascendant dans l'opinion publique. Pire, dans le dernier baromètre Ifop-Paris Match, le soutien à une victoire de la gauche en 2012 recule de cinq points, à 51%.

Entre projet et primaires, le PS se trouve dans un "moment délicat, une sorte de faux plat", concède François Kalfon, le M. sondages du parti, proche de Dominique Strauss-Kahn. Mais, fait-il valoir, "dans toutes les courses d'endurance, il faut savoir assumer les petites baisses de régime".

Soucieuse d'occuper l'espace sur le fond, Martine Aubry a promis des "propositions en cascade" tout au long de l'hiver, de l'égalité réelle aux institutions en passant par la sécurité.

La direction du PS mise sur un effet de contraste face à une droite qui renoue avec les divisions depuis le remaniement gouvernemental intervenu dimanche, qui a vu les centristes réduits à la portion congrue et la fin de l'"ouverture".

"La panique à droite ne doit pas se traduire chez nous par de la fébrilité", souligne Benoît Hamon.

Edité par Yves Clarisse