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Politique

Le Parti communiste durcit le ton contre le gouvernement

Cent jours après l'élection de François Hollande (ici avec Jean-Marc Ayrault), le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, durcit le ton contre le gouvernement, critiquant dans une interview dans le Journal du dimanche sa mollesse

Cent jours après l'élection de François Hollande (ici avec Jean-Marc Ayrault), le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, durcit le ton contre le gouvernement, critiquant dans une interview dans le Journal du dimanche sa mollesse - -

PARIS (Reuters) - Le Parti communiste français durcit le ton contre le gouvernement cent jours après l'élection de François Hollande, critiquant sa...

PARIS (Reuters) - Le Parti communiste français durcit le ton contre le gouvernement cent jours après l'élection de François Hollande, critiquant sa mollesse devant l'accumulation de plans sociaux, sa politique européenne et les expulsions de Roms.

Dans une interview dans le Journal du dimanche, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, estime que les débuts du gouvernement sont marqués par des contradictions.

"Nous avons voté les premières mesures fiscales positives, mais le gouvernement a mangé son pain blanc", déclare-t-il.

"Il est resté les bras croisés devant l'annonce des plans de licenciements, nous avons vu son impuissance face à PSA. Pour la rentrée, j'ai les plus grandes inquiétudes", ajoute-t-il. "Nous ne sortirons pas de la crise si nous n'y répondons que par l'austérité. Les grandes difficultés sont devant nous et, face à elles, le gouvernement manque de l'ambition nécessaire."

Pour lui, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg "fait de l'agitation stérile" au lieu d'interdire les licenciements boursiers, comme le souhaite le PCF.

Pierre Laurent annonce que le Front de gauche, dont le PCF fait partie, votera en septembre contre le traité budgétaire européen qui, a décidé jeudi le conseil constitutionnel, ne nécessite pas de révision de la Constitution.

Cette décision "accroît dangereusement le risque d'une ratification dans le dos des Français", estime-t-il en réaffirmant son opposition à un texte qui "prévoit une austérité drastique avec des sanctions automatiques pour les pays qui ne respecteraient pas la réduction du déficit public".

François Hollande n'a selon lui pas tenu son engagement de renégocier ce traité, même s'il a obtenu l'adoption d'un pacte de croissance européen, et les Français doivent selon lui trancher par référendum, ce que le président a toujours exclu.

Il estime que la bataille n'est pas perdue d'avance, plusieurs personnalités écologistes et du Parti socialistes ayant déjà annoncé leur refus de ratifier le texte.

Les expulsions de Roms de Bulgarie et de Roumanie ne trouvent pas non plus grâce aux yeux du secrétaire national du PCF, qui s'en prend au ministre de l'Intérieur.

"Je note qu'il y a d'autres déclarations inquiétantes du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui semble enclin à repousser aux calendes grecques le droit de vote des étrangers. Ce serait indigne de la gauche!", dit-il.

Pour autant, Pierre Laurent ne ferme pas la porte à une entrée de ministres communistes dans le gouvernement.

"Il faudrait pour que cette entrée soit possible que des inflexions très importantes aient lieu. Les choix actuels ne sortiront pas le pays de la crise", conclut-il.

Yves Clarisse