Le parti communiste confronté à une vague de départs

PARIS (Reuters) - Les deux dirigeants du PCF, Marie-George Buffet et Pierre Laurent, ont appelé les nombreux communistes qui ont quitté le parti à revenir travailler avec eux dans le cadre du Front de gauche.

Lassés de batailler depuis des années avec la direction, 200 "communistes unitaires" ont décidé de partir "collectivement" à une semaine du 35e congrès, une démarche qu'ils ont officialisée jeudi lors d'une conférence de presse.

"Nous avons souhaité partir collectivement et non pas discrètement, sur la pointe des pieds, comme cela s'est fait par le passé", a expliqué l'un de leurs chefs de file, Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis.

Elus ou simples militants démissionnaires considèrent que le PCF s'est replié sur lui-même et marginalisé tout en prétendant bâtir un rassemblement de la gauche radicale autour de lui, au lieu de participer à une vraie refondation. Ils entendent investir "d'autres espaces" qui restent à définir.

"Je regrette que ce départ se fasse, au moment même où on est en train d'ouvrir un nouveau chemin avec le Front de gauche comme ils le souhaitaient, où nous participons à un nouveau rassemblement à gauche", a dit Marie-George Buffet sur LCI.

"Je ne leur dis pas bon débarras, je leur dis la porte est ouverte", a ajouté la dirigeante communiste.

Pierre Laurent, Coordinateur national du PCF, avait auparavant renouvelé son appel aux anciens adhérents.

"A l'heure où notre 35ème congrès entre dans les travaux pratiques des transformations du PCF et travaille à la relance du Front de gauche, votre place est parmi nous pour réussir ces changements", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"A celles et ceux qui ne veulent pas d'un Front de gauche petit bras, qui se réduise à un tête à tête entre le PCF et le Parti de gauche, je dis banco. C'est bien d'une nouvelle phase populaire et citoyenne dont le Front de gauche à besoin", a-t-il ajouté.

La création, fin 2008, du Front de gauche avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et la Gauche unitaire (ex-NPA) de Christian Picquet, notamment, n'a pas suffi à convaincre les "communistes unitaires" de rester au PCF.

Les principaux animateurs du Front de gauche ont décidé, trois mois après les élections régionales, de "réactiver" leur alliance et d'instaurer la possibilité de la rejoindre directement, sans adhérer à l'une des formations qui le composent.

Le Front de gauche s'est placé en cinquième position aux élections européennes de 2009 avec 6,5% des voix. Il a ensuite obtenu 7,49% des voix en moyenne dans les 17 régions où il se présentait.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse