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Politique

Le nouveau centre entérine une candidature centriste pour 2012

Le président du Nouveau Centre (NC), le ministre de la Défense, Hervé Morin. Le conseil national du NC a entériné le principe d'une candidature de centre droit à la présidentielle de 2012 même s'il a repoussé la décision finale au début de la campagne éle

Le président du Nouveau Centre (NC), le ministre de la Défense, Hervé Morin. Le conseil national du NC a entériné le principe d'une candidature de centre droit à la présidentielle de 2012 même s'il a repoussé la décision finale au début de la campagne éle - -

PARIS (Reuters) - Le conseil national du Nouveau Centre (NC) a entériné samedi le principe d'une candidature de centre droit à la présidentielle de...

PARIS (Reuters) - Le conseil national du Nouveau Centre (NC) a entériné samedi le principe d'une candidature de centre droit à la présidentielle de 2012 même s'il a repoussé la décision finale au début de la campagne électorale, dans un an.

Le président de la formation, le ministre de la Défense, Hervé Morin, est parvenu à faire adopter à l'unanimité du "parlement" du parti une motion allant à l'encontre du souhait de l'Elysée qu'aucun candidat ne vienne concurrencer Nicolas Sarkozy à droite.

"Notre conviction est que notre famille de pensée, nos valeurs, notre singularité et notre vision de la société seront d'autant mieux défendus qu'il y aura un candidat centriste", lit-on dans le texte.

Les anciens amis de François Bayrou, qui avaient rallié Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la dernière présidentielle, prennent soin de préciser qu'ils "trancheront démocratiquement" sur cette candidature au moment où s'engagera la campagne électorale.

Avec 15.000 adhérents revendiqués, 2.000 élus locaux et 40 parlementaires, le Nouveau Centre se veut le pôle d'attraction d'une famille centriste aujourd'hui éclatée mais qui, bien que fidèle à la droite, a toujours eu un candidat pour porter ses couleurs à la présidentielle.

Il estime que le tour de vis sécuritaire donné cet été par Nicolas Sarkozy, avec des conséquences comme les expulsions de Roms dans des conditions qui suscitent un certain malaise dans les rangs de la droite modérée, renforce d'autant plus la nécessité de sa présence en 2012.

Mais outre qu'elles vont à l'encontre de la stratégie de premier tour de l'Elysée, fondée sur une candidature unique de la droite républicaine, ses velléités se heurtent à la persistance de divisions dans le camp centriste.

SE FAIRE UN NOM ET UNE IMAGE

Les ambitions d'Hervé Morin, que beaucoup voient quitter le gouvernement lors du remaniement à venir, se heurtent en effet à celle de François Bayrou, qui a amorcé ces derniers mois un "recentrage" en atténuant son opposition à Nicolas Sarkozy.

Autre candidat potentiel à la présidentielle, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a lancé aussi des appels du pied aux centristes tandis que des voix se sont élevées au sein même du NC pour appeler à une candidature de Jean-Louis Borloo.

L'actuel ministre de l'Environnement a l'avantage à leurs yeux de jouir d'une forte notoriété, ce qui n'est pas le cas d'Hervé Morin. Ce dernier faisait valoir jusqu'ici que le Parti radical de Jean-Louis Borloo devrait couper ses liens étroits avec l'UMP pour prétendre représenter le centre.

Les spéculations sur une nomination du ministre de l'Environnement à Matignon en remplacement de François Fillon lui simplifient la tâche.

"Jean-Louis Borloo est populaire et c'est tant mieux. Si le président de la République décide de choisir Jean-Louis Borloo comme Premier ministre, c'est tant mieux aussi", a-t-il dit samedi à la presse, en soulignant qu'un tel choix fait si près de l'élection présidentielle écarterait la possibilité d'une candidature de l'intéressé.

A ceux qui lui reprochent une cote modeste, 2% des voix selon certains sondages, Hervé Morin répond que "jamais les résultats de l'élection présidentielle n'ont été faits 18 mois à l'avance."

"C'est dans le combat politique qu'on se fait un nom et une image, certainement pas en n'allant pas se battre", a renchéri le député NC de la Marne Charles de Courson

Yann Le Guernigou, édité par Henri-Pierre André