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Politique

Le ministre de la Justice accusé de "duplicité" sur les prisons

Le ministre français de la Justice, Michel Mercier, est accusé de faire preuve de "duplicité" dans la question des prisons surpeuplées. Le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) lui reproche d'avoir contraint un procureur à revenir sur une susp

Le ministre français de la Justice, Michel Mercier, est accusé de faire preuve de "duplicité" dans la question des prisons surpeuplées. Le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) lui reproche d'avoir contraint un procureur à revenir sur une susp - -

Le ministre français de la Justice, Michel Mercier, est accusé de faire preuve de "duplicité" dans la question des prisons surpeuplées.

Le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) lui reproche d'avoir contraint un procureur à revenir sur une suspension des incarcérations et d'avoir recommandé par ailleurs par écrit de telles mesures.

Cette contradiction apparaît, dit le syndicat, dans une note signée par le ministre le 21 juillet, diffusée vendredi à la presse, où il invoque l'existence de protocoles nationaux suspendant les incarcérations, pour s'en féliciter.

Or, le même Michel Mercier a contraint le 25 juillet le procureur de Dunkerque à revenir sur la suspension des mises sous écrou ordonnée par circulaire jusqu'au 5 septembre, en raison de la saturation de la maison d'arrêt locale qui abrite 150 personnes pour 100 places.

Dans la circulaire de Michel Mercier envoyée aux procureurs le 21 juillet, qui rend compte de discussions sur le problème de l'aménagement des peines et des alternatives à la prison, on découvre que de tels dispositifs sont déjà en vigueur sur ordre des administrations centrales.

"Des protocoles ont été élaborés fixant un nombre d'écrous au-dessus duquel, compte tenu des capacités d'accueil des établissements pénitentiaires, les mises à exécution de peines d'emprisonnement étaient reportées ou la possibilité de procéder à des conversions de peines systématiquement étudiées", lit-on.

Le dossier illustre la difficulté de la position du gouvernement, qui prône une réponse ferme à la délinquance et a lancé un programme de mise à exécution des peines de prison, mais doit en parallèle gérer une situation carcérale explosive et favorise donc des solutions remplaçant la prison.

Au 1er juillet, 64.726 personnes étaient en détention en France pour 55.000 places, un record. La situation est jugée particulièrement sérieuse dans les maisons d'arrêt. On y dort quelquefois à cinq par cellule, sur des matelas placés au sol.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser

REUTERS