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Politique

Le Medef entend bien surveiller le gouvernement

Laurence Parisot, présidente du Medef, a indiqué que le patronat français serait très attentif aux décisions économiques du gouvernement et entendait peser sur les réformes à venir, notamment celles du financement de la protection sociale et des retraites

Laurence Parisot, présidente du Medef, a indiqué que le patronat français serait très attentif aux décisions économiques du gouvernement et entendait peser sur les réformes à venir, notamment celles du financement de la protection sociale et des retraites - -

PARIS (Reuters) - Le patronat français sera très attentif aux décisions économiques du gouvernement et entend peser sur les réformes à venir,...

PARIS (Reuters) - Le patronat français sera très attentif aux décisions économiques du gouvernement et entend peser sur les réformes à venir, notamment celles du financement de la protection sociale et des retraites, a déclaré mardi Laurence Parisot.

La présidente du Medef s'est entretenue lundi avec les ministres du Redressement productif Arnaud Montebourg et du Travail Michel Sapin.

"Il s'agissait de premiers échanges, de prises de contact, nous ne pouvons pas dire que nous sommes entrés dans le vif du sujet", a-t-elle dit à des journalistes.

"(Mais) nous avons eu l'occasion d'exprimer à la fois nos espérances et nos inquiétudes et nous serons à la fois très attentifs et explicatifs", a-t-elle ajouté.

Alors que les dirigeants de l'Union européenne se réunissent mercredi à Bruxelles pour un sommet informel au cours duquel François Hollande espère faire avancer son initiative d'une relance de la croissance, Laurence Parisot a prévenu que la France ne pouvait pas se permettre d'augmenter ses dépenses.

"La croissance n'est pas une hypothèse mais un objectif. Et nous disons que la croissance, ce n'est pas la croissance des dépenses publiques et que par conséquent, l'exigence de discipline budgétaire ne doit pas être abandonnée", a-t-elle dit.

Le véritable outil de la croissance, a-t-elle estimé, c'est "la compétitivité du territoire France à l'intérieur de l'UE et de la zone euro et la compétitivité du territoire Europe".

INQUIÉTUDE SUR LES RETRAITES

Elle s'est inquiétée de la hausse attendue des prélèvements obligatoires. "Sur la base du programme de François Hollande, il pourrait y avoir 27 milliards d'euros de charges sociales et fiscales nouvelles sur les entreprises", a-t-elle dit.

"Les entreprises ne supporteraient pas une augmentation nouvelle des prélèvements. Le risque de décrochage de notre pays serait vraiment très grand.", a-t-elle poursuivi.

Laurence Parisot a toutefois jugé qu'une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) pourrait être utile pour abaisser les charges patronales.

"Arnaud Montebourg a le souci, que nous partageons, que l'industrie dans notre pays soit en bonne santé et puisse à nouveau se développer mais ça ne pourra pas être le cas avec une telle charge sociale et fiscale supplémentaire. Nous avons besoin de 'désendettement compétitif'", a-t-elle plaidé.

Le Medef espère pouvoir, au cours d'une conférence nationale pour la croissance et l'emploi prévue mi-juillet, aborder le financement de la protection sociale et des retraites.

"Sur les retraites, beaucoup de questions se posent. Elles nécessiteront des consultations étendues", a souligné Laurence Parisot.

La ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a annoncé vendredi qu'un décret serait prochainement publié afin de modifier les lois de 2003 et de 2010 sur les retraites dans le but de permettre à ceux ayant commencé à travailler à 18 ans et suffisamment cotisé de partir en retraite à 60 ans.

"Doit-on prendre en compte les trimestres cotisés ou validés? L'impact financier n'est pas le même. Les fonctionnaires seront-ils concernés ? (...) Tout cela n'a jamais été évoqué", a déploré la présidente du Medef.

Matthias Blamont, édité par Yves Clarisse