BFMTV
Politique

Le maire de Grenoble veut faire la paix sociale, pas la guerre

BFMTV
GRENOBLE, Isère (Reuters) - Les pouvoirs publics n'ont pas à "faire la guerre" à la délinquance mais à "faire la paix" sociale pour donner la...

GRENOBLE, Isère (Reuters) - Les pouvoirs publics n'ont pas à "faire la guerre" à la délinquance mais à "faire la paix" sociale pour donner la preuve de leur efficacité, déclare le député-maire socialiste de Grenoble, Michel Destot.

Le président Nicolas Sarkozy est arrivé vendredi en fin de matinée à Grenoble à l'occasion de l'installation du nouveau préfet de l'Isère Eric Le Douaron, un ancien policier.

Son prédécesseur, Albert Dupuy, a été limogé par le président de la République à la suite des violents incidents qui ont embrasé le quartier grenoblois de La Villeneuve après la mort d'un malfaiteur le 16 juillet dans une fusillade avec la police. L'ex-préfet était en poste depuis 2008.

Lors du conseil des ministres du 21 juillet, Nicolas Sarkozy avait déclaré que le gouvernement entendait mener "une lutte implacable contre la criminalité".

"C'est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants", avait-il dit.

Eric Le Douaron, 59 ans, fut directeur central de la sécurité publique.

Michel Destot, par ailleurs président de l'association des maires de grandes villes, juge "injuste et incompréhensible" le limogeage d'Albert Dupuy.

"On n'est pas ici pour faire la guerre à qui que ce soit, on est au contraire ici pour faire la paix", a-t-il dit à des journalistes avant l'arrivée du chef de l'Etat.

"La paix, ça ne veut pas dire qu'on est mou du genou, ça veut dire qu'on est efficace dans tous les domaines de la cohésion sociale et le principal pilier de la cohésion sociale, c'est la sécurité", a-t-il souligné.

"Tous les maires, qu'ils soient de gauche, de droite ou du centre, disent comme moi qu'il y a une nécessité absolue de sortir de ce schéma qu'on nous répète sans arrêt d'opposition entre ceux qui seraient les partisans de la prévention et d'autres qui seraient partisans de la répression et de la sécurité. Il faut les deux", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy a rencontré à huis clos à l'Hôtel de Police de Grenoble des policiers et des représentants locaux des syndicats de policiers.

A la suite de la fusillade du 16 juillet qui avait coûté la vie à Karim Boudouda, braqueur présumé du casino d'Uriage (Isère), le quartier de La Villeneuve, dont le jeune homme était originaire, avait été le théâtre de plusieurs nuits d'émeutes.

Les policiers avaient essuyé des tirs à balles réelles au cours de ces affrontements.

Visés par des menaces de morts, une vingtaine de policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) ont été éloignés de Grenoble avec leur famille et placés sous protection.

Les trois fonctionnaires impliqués dans la fusillade ont été mutés à leur demande.

Emmanuel Jarry et Catherine Lagrange, édité par Sophie Louet