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Politique

Le Maire de Charron « refuse d’évacuer les zones noires »

Le 16 mars, Nicolas Sarkozy constate les dégâts de la tempête Xynthia à Charron, en compagnie du maire, Jean-François Faget

Le 16 mars, Nicolas Sarkozy constate les dégâts de la tempête Xynthia à Charron, en compagnie du maire, Jean-François Faget - -

L’Etat ordonne la destruction de 180 maisons à Charron. Mais le maire de cette commune de Charente-Maritime, refuse d’obéir et s'en explique.

François Fillon réunit ce mardi les ministres concernés par les suites de la tempête Xynthia. Nicolas Sarkozy réaffirme sa volonté d’interdire la réinstallation des victimes de la tempête dans les zones où elles seraient exposées à un risque mortel. « Les pouvoirs publics ne laisseront pas les conditions ayant conduit à ce désastre, se réunirent à nouveau », insiste l’Elysée.

« Je ne remets pas en doute certaines zones noires »

En direct ce matin sur RMC, le maire de Charron en Charente-Maritime, Jean-François Faget répond : « je ne remets pas en doute l’existence de certaines zones noires. Je l’ai vu dans ma commune, les personnes qui ont vécu cette nuit où ils ont frôlé la mort, ne souhaitent pas du tout se réinstaller dans leur maison. Ce que je mets en doute, c’est la façon dont on a déterminé ce zonage, puisqu’on arrive à des situations absolument étonnantes. Par exemple, sur Charron, on veut raser certaines maisons, où il y a eu 5 ou 10 centimètres d’eau et où les gens n’ont pas du tout couru un danger mortel. C’est inacceptable. »
Parce qu’il a « constaté que des zones noires, il n’y en a pas partout », Jean-François Faget, persuadé que la négociation est encore possible, « demande simplement que tout le monde soit traité avec équité et qu’on se mette autour de la table ».

« Je n’exécuterai pas l’ordre de l’Etat »

Vendredi dernier, le maire de Charron a reçu le dossier du préfet de sa région, qui lui demande de prendre des arrêtés rendant inhabitables les maisons situées en zones noires. Entre 150 et 180 maisons devraient être rasées sur la commune de Charron, qui compte 2200 habitants. Une demande prématurée et injuste, selon Jean-François Faget, qui explique pourquoi il ne va pas l’exécuter : « On n’est pas encore sur le problème de l’estimation [des maisons], et on me demande dès maintenant, de dire à des personnes qui n’ont pas quitté leur logement le 28 février, parce qu’ils ont eu 5 centimètres d’eau : désolée, madame, monsieur, ce soir vous ne dormez plus là. Et bien, je suis désolé, je ne prendrai pas ces arrêtés. Que l’Etat assume jusqu’au bout s’il le souhaite et que le préfet les prennent, ces arrêtés ! Mais moi, en tant que maire, je ne les signerai pas. »