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Le gouvernement songe à un emprunt limité pour investir

Le gouvernement réfléchit à la possibilité de lancer un emprunt d'un montant limité pour contribuer au financement du programme d'investissement que doit présenter Jean-Marc Ayrault le 9 juillet, selon plusieurs sources gouvernementales. /Photo d'archives

Le gouvernement réfléchit à la possibilité de lancer un emprunt d'un montant limité pour contribuer au financement du programme d'investissement que doit présenter Jean-Marc Ayrault le 9 juillet, selon plusieurs sources gouvernementales. /Photo d'archives - -

par Julien Ponthus et Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - Le gouvernement réfléchit à la possibilité de lancer un emprunt d'un montant limité pour...

par Julien Ponthus et Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Le gouvernement réfléchit à la possibilité de lancer un emprunt d'un montant limité pour contribuer au financement du programme d'investissement que doit présenter Jean-Marc Ayrault le 9 juillet, a-t-on appris de plusieurs sources gouvernementales.

"On y réfléchit", a dit l'une des sources, en précisant qu'un tel emprunt ne serait pas levé en sollicitant l'épargne des particuliers.

Le montant envisagé n'a pas été dévoilé.

Le plan d'investissement préparé par l'industriel Louis Gallois regroupera des initiatives déjà annoncées comme le plan de développement du numérique et le projet du "Grand Paris".

Il tirera aussi les enseignements du rapport Duron sur les projets d'infrastructures et complétera les investissements d'avenir du "grand emprunt" lancé par Nicolas Sarkozy.

Pour financer un programme de 35 milliards d'euros de recherche et d'innovation, le gouvernement de François Fillon avait levé 22 milliards d'euros sur les marchés et apporté le complément via le remboursement du plan d'aide pour les banques.

Les sources contactées par Reuters sont catégoriques sur le fait que l'emprunt envisagé serait très inférieur aux 22 milliards d'euros empruntés par le précédent gouvernement.

"PAS DE GRAND EMPRUNT 2"

"Il n'y aura pas de choc sur la dette", assure une source, qui insiste sur la rigueur avec laquelle le gouvernement doit gérer les comptes publics. "Il n'est pas question d'aller sur les marchés en disant : 'je lève 22 milliards'."

L'exécutif réfléchit à toutes les modalités de financement possibles pour limiter l'impact sur les finances publiques.

"Il y a une part de recettes exceptionnelles, des ouvertures de capital ou des ventes de participations et il peut y avoir une part d'emprunt, ce n'est pas arbitré", explique-t-on, en ajoutant que le plan visera aussi à canaliser l'épargne vers les investissements envisagés par le gouvernement.

L'Etat a vendu des participations dans EADS, Safran et Aéroports de Paris et compte poursuivre cette politique pour dégager des marges de manoeuvre. La Caisse des dépôts, son bras armé financier, pourrait être mise à contribution.

Comme sous François Fillon, une part des fonds pourrait être utilisée pour doter des fondations, pour des prêts ou des prises de participation, ce qui ne creusera pas la dette.

Le montant du nouveau plan d'investissement sera limité, a admis Jean-Marc Ayrault dans un entretien à l'Usine Nouvelle. "Ce ne sera pas un 'grand emprunt 2'", a prévenu le Premier ministre.

"Nous le ferons en fonction de nos capacités financières, car nous devons continuer à réduire notre déficit structurel", a précisé le chef du gouvernement, qui rendra ses arbitrages après avoir pris connaissance du rapport Duron.

Le parlementaire a taillé dans le vif des 70 projets du Schéma national des infrastructures de transports (Snit) hérité du mandat de Nicolas Sarkozy.

Selon le gouvernement, le Snit, qui comprend pour 245 milliards d'euros de projets ferroviaires, routiers et fluviaux sur 25 ans n'est pas finançable et le rapport Duron préconise l'abandon de projets de lignes TGV ou de nouveaux canaux.

Avec Raoul Sachs, édité par Sophie Louet