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Politique

Le gouvernement français toujours sous pression

Au lendemain de la démission de deux de ses membres, la pression reste vive sur le gouvernement français et le ministre du Travail, Eric Woerth (photo), toujours menacé par l'affaire visant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt. /Photo prise le 30 ju

Au lendemain de la démission de deux de ses membres, la pression reste vive sur le gouvernement français et le ministre du Travail, Eric Woerth (photo), toujours menacé par l'affaire visant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt. /Photo prise le 30 ju - -

PARIS (Reuters) - Au lendemain de la démission de deux de ses membres, la pression reste vive sur le gouvernement français et le ministre du Travail,...

PARIS (Reuters) - Au lendemain de la démission de deux de ses membres, la pression reste vive sur le gouvernement français et le ministre du Travail, Eric Woerth, toujours menacé par l'affaire visant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

L'opposition de gauche a estimé lundi que les départs du secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, et de son homologue chargé du Grand Paris, Christian Blanc, étaient une diversion pour protéger l'artisan de la réforme des retraites et n'avaient pas mis fin à la crise politique.

"Nous sommes dans une crise politique grave et le gouvernement de la France est maintenant à bout de souffle, usé, dévalorisé. Il n'a plus la confiance des Français du fait de sa politique et maintenant on sait qu'il n'a plus la confiance de Nicolas Sarkozy", a dit le député socialiste Pierre Moscovici sur France Info.

L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, qualifie la décision prise de "très insuffisante". Elle demande au gouvernement la suppression du bouclier fiscal et une réforme plus profonde.

"C'est le système qu'il faut réformer de fond en comble. Pourquoi est-ce que le système est corrompu ? Parce qu'on voit qu'à la base, il y a une connivence entre les grandes fortunes et les décisions politiques", a-t-elle dit sur RTL.

Christian Blanc fait les frais des 12.000 euros de fonds publics dépenses pour payer ses cigares et Alain Joyandet se voit reprocher la location d'un jet privé pour 116.500 euros et un permis de construire contesté pour sa résidence secondaire.

LA MAJORITÉ TENTE DE FAIRE BLOC

Pour la majorité, la page est tournée et le gouvernement peut se concentrer sur les réformes, dont celle des retraites.

Lundi, le Premier ministre, François Fillon, a diffusé à la presse trois circulaires où il demande des efforts d'économie et de rectitude aux membres du gouvernement, parlant "d'exemplarité" de la République.

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a salué les départs des deux secrétaires d'Etat. "Ces décisions sont les seules qui pouvaient être prises dans l'état légitime de l'opinion publique", a-t-elle dit sur France Info.

Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille et proche de Nicolas Sarkozy, les a, elle aussi, justifiées sur RTL.

"Il fallait un peu plus de calme, de sérénité face aux grandes réformes que nous sommes en train d'engager, notamment celle des retraites", a-t-elle dit.

Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP et ancien ministre, a estimé qu'après ces deux démissions, "les choses (étaient) revenues à l'endroit".

Mais plusieurs sondages montrent l'impact négatif dans l'opinion de la vague d'affaires, qui touche d'autres ministres épinglés par exemple pour l'utilisation qu'ils font des logements de fonction qui leur sont attribués.

Nicolas Sarkozy est tombé à 26% d'opinions favorables dans un baromètre TNS-Sofres, au plus bas depuis trois ans. Par ailleurs, 64% des Français jugent la classe politique corrompue, selon un sondage Viavoice pour Libération publié lundi.

Eric Woerth reste quant à lui soumis à l'évolution de la procédure judiciaire visant les enregistrements clandestins de Liliane Bettencourt et leurs révélations.

Le procureur de Nanterre Philippe Courroye prépare une enquête où l'épouse du ministre pourrait être interrogée sur son embauche en 2007 chez le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt.

Une rivalité est apparue concernant cette enquête entre le procureur et la présidente du tribunal de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez.

Cette dernière a ordonné jeudi dernier son propre complément d'enquête sur les enregistrements clandestins dans le cadre du procès visant les dons d'un milliard d'euros de la milliardaire au photographe François-Marie Banier.

Le procureur a fait appel de cette décision et la cour d'appel de Versailles doit trancher.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse