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Le gouvernement espère tourner la page du conflit des retraites

Le gouvernement espère en finir ce mercredi avec sa réforme des retraites, avec un ultime vote solennel prévu à l'Assemblée nationale, tandis que les grèves et les blocages refluent dans le pays. /Photo prise le 26 octobre 2010/REUTERS/Stéphane Mahé

Le gouvernement espère en finir ce mercredi avec sa réforme des retraites, avec un ultime vote solennel prévu à l'Assemblée nationale, tandis que les grèves et les blocages refluent dans le pays. /Photo prise le 26 octobre 2010/REUTERS/Stéphane Mahé - -

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français espère en finir mercredi avec sa réforme des retraites, avec un ultime vote solennel prévu à l'Assemblée...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français espère en finir mercredi avec sa réforme des retraites, avec un ultime vote solennel prévu à l'Assemblée nationale, tandis que les grèves et les blocages refluent dans le pays.

A quelques heures du vote final des députés, le ministre du Travail Eric Woerth s'est montré apaisant, assurant qu'il ne voyait pas la fin du conflit comme une victoire du gouvernement.

"Il n'y a pas de rapport de force, il n'y a pas de raison particulière de jouer une France contre une autre. Ce serait une grosse erreur de considérer qu'il y a victoire d'un camp par rapport à un autre", a-t-il dit sur Canal+.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault estime cependant que le mouvement persistera et le Parti socialiste entend mener la bataille jusqu'au bout en saisissant le Conseil constitutionnel, ce qui devrait retarder de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, l'entrée en vigueur du texte.

La lente décrue du mouvement de grève dans les raffineries, fer de lance de la contestation, permet au gouvernement de voir avec soulagement s'éloigner le spectre d'une pénurie.

Au moins neuf raffineries sur les 11 qui sont opérationnelles étaient cependant toujours à l'arrêt mercredi, soit du fait de grèves, soit parce que les installations n'ont pu encore repartir, ont dit les syndicats mercredi.

L'approvisionnement en produits à raffiner fait toujours défaut et les installations sont longues à remettre en service, même si les expéditions depuis les dépôts existants ont repris dans cinq des raffineries, ajoute-t-on.

La fin du conflit est encore compromise par la poursuite de la grève au terminal pétrolier de Marseille, où elle a commencé il y a 31 jours pour protester non sur le dossier des retraites, mais contre la réforme portuaire.

LA CGT NE VEUT PAS ÊTRE DUPE

Le gouvernement affirme néanmoins qu'il compte sur un retour à la normale pour le week-end de la Toussaint, même si d'importantes difficultés persistent selon les régions tant que les camions-citernes n'auront pas atteint les stations-service.

Mais le mouvement devient presque négligeable ailleurs, comme à la SNCF où neuf TGV sur dix circulaient ce mercredi, et les manifestations de jeunes ont réuni peu de monde mardi.

Les grèves s'apaisent aussi chez les éboueurs, notamment à Marseille, où ils ont commencé à vider les rues des milliers de tonnes d'ordures accumulées par deux semaines de conflit.

Dans un entretien publié par Libération, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault estime cependant que le mouvement n'est pas encore terminé.

"Changer de mode de protestation ne signifie pas pour autant renoncer à l'action", a-t-il dit. Les deux journées de grèves et de manifestations jeudi et le 6 novembre sont maintenues.

Il s'agira de demander la non-promulgation de la loi, explique-t-il. Il entend poursuivre l'action dans les entreprises, pour obtenir des départs anticipés dans les secteurs où le travail est le plus pénible.

Il rejette l'idée d'une discussion avec le patronat sur l'emploi, avancée par le CFDT, acceptée par le Medef, appuyée par le gouvernement mais qu'il voit comme un leurre, en rappelant qu'on avait déjà utilisé en vain cette voie lors du conflit de 1995.

"Nous ne pouvons êtres dupes de l'exercice. Si certains pensent qu'il suffit de photos autour d'une table pour tourner la page, ils se trompent lourdement", dit-il.

Le leader syndical accuse aussi pour la première fois la police de s'être livrée à des provocations dans les manifestations.

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault a estimé sur France 2 qu'il était possible pour la gauche de batailler encore lors de l'examen en cours de diverses dispositions budgétaires en lien avec les retraites.

Il a répété que le PS rétablirait le droit à la retraite à 60 ans, mais en précisant bien que ce ne serait pas forcément à taux plein, puisque son parti prône une hausse de la durée de cotisations à plus de 41 ans.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse