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Politique

Le gouvernement défend un budget "historique" devant l'assemblée

Le ministre du Budget, François Baroin. Le gouvernement français a défendu lundi un budget 2011 "historique, responsable, juste et équitable" à l'Assemblée nationale face à une opposition de gauche dénonçant un texte toxique pour la croissance économique.

Le ministre du Budget, François Baroin. Le gouvernement français a défendu lundi un budget 2011 "historique, responsable, juste et équitable" à l'Assemblée nationale face à une opposition de gauche dénonçant un texte toxique pour la croissance économique. - -

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français a défendu lundi un budget 2011 "historique, responsable, juste et équitable" à l'Assemblée nationale...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français a défendu lundi un budget 2011 "historique, responsable, juste et équitable" à l'Assemblée nationale face à une opposition de gauche dénonçant un texte toxique pour la croissance économique.

Le projet de loi prévoit de réduire le déficit public à 6,0% du produit intérieur brut fin 2011 après 7,7% fin 2010, grâce à un vif rebond de la croissance et à la maîtrise des dépenses.

Ce recul est censé être la première étape d'un retour à 4,6% fin 2012, 3,0% fin 2013 et 2,0% fin 2014, une trajectoire à cheval sur les élections présidentielle et législatives de 2012.

Cet effort d'environ 100 milliards d'euros de 2010 à 2013 serait sans précédent en France depuis au moins un demi-siècle.

"Ce sont des choix historiques, des choix responsables, des choix justes et équitables", a dit le ministre du Budget, François Baroin, ouvrant le débat à la tribune de l'Assemblée.

"Nous pensons que la reprise sera d'autant plus pérenne qu'elle sera soutenue par le redressement de nos finances publiques", a-t-il ajouté.

Le député PS Pierre-Alain Muet a au contraire dénoncé lundi devant des journalistes "un budget d'austérité massive, dépourvu de soutien à l'emploi et qui aura un impact négatif sur la croissance, sur la consommation et sur l'investissement".

Pour réduire le déficit, le gouvernement compte sur une accélération de la croissance du PIB à 2,0% l'an prochain, après 1,6% en 2010, et 2,5% les années suivantes, des prévisions supérieures à celles de la quasi-totalité des économistes.

LA FISCALITÉ RÉFORMÉE EN 2011

"Ce budget 2011 sera notre premier budget de reprise économique", a dit Christine Lagarde lundi devant les députés.

La prévision d'une croissance à 2% l'an prochain "n'est pas complètement déraisonnable, loin de là", a-t-elle ajouté.

Quant à la réduction du déficit, elle est nécessaire pour garantir la souveraineté de la France et conserver la note AAA de sa dette souveraine, gage d'un financement avantageux sur les marchés financiers, a-t-elle une fois de plus souligné.

Pour Pierre Alain-Muet, ancien président du Conseil d'analyse économique, à l'inverse, "ce budget va conduire à une croissance faible, beaucoup plus faible que ce qui est présenté par le gouvernement, et conduira par conséquent à une réduction plus faible des déficits que celle qui est prévue ou à une rigueur accrue".

Le projet de budget 2011 ne comprend pas la réforme de la fiscalité promise récemment par le président Nicolas Sarkozy.

Cette réforme sera menée en juin 2011 dans une autre loi de finances qui portera notamment sur deux sujets sensibles : le bouclier fiscal et l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Un amendement déposé par 123 députés UMP pour supprimer ces dispositifs contestés dès 2011 a été rejeté en commission des Finances à la demande du gouvernement, qui juge que des décisions aussi importantes ne peuvent être prises à la va-vite.

"On ne peut pas mener une réforme à la hâte sur un sujet aussi majeur", a dit François Baroin lundi aux députés.

Certains amendements adoptés en commission visent néanmoins à limiter les avantages dont bénéficient certains contribuables.

Les "parachutes dorés" que touchent les hauts dirigeants lorsqu'ils quittent l'entreprise seraient ainsi limités au double de l'indemnité de licenciement la plus élevée prévue par les accords d'entreprise ou de branche professionnelle.

Les "retraites chapeau" des hauts dirigeants seraient quant à elles limitées à 30% de leur rémunération la dernière année.

Le taux de réduction de l'ISF au titre des investissements dans les petites et moyennes entreprises a été abaissé en commission par amendement de 75% à 50% pour limiter des abus.

Jean-Baptiste Vey et Emile Picy, édité par Yves Clarisse