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Politique

Le Front de gauche espère former un groupe parlementaire

Militants du Front de gauche. Le parti, crédité de 6,9% des voix au premier tour des législatives, pourrait ne pas franchir la barre des 15 députés nécessaires pour former un groupe à l'Assemblée nationale. /Photo prise le 19 avril 2012/REUTERS/Gonzalo Fu

Militants du Front de gauche. Le parti, crédité de 6,9% des voix au premier tour des législatives, pourrait ne pas franchir la barre des 15 députés nécessaires pour former un groupe à l'Assemblée nationale. /Photo prise le 19 avril 2012/REUTERS/Gonzalo Fu - -

PARIS (Reuters) - Le Front de gauche, crédité de 6,9% des voix au premier tour des législatives, pourrait ne pas franchir la barre des 15 députés...

PARIS (Reuters) - Le Front de gauche, crédité de 6,9% des voix au premier tour des législatives, pourrait ne pas franchir la barre des 15 députés nécessaires pour former un groupe à l'Assemblée nationale.

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), qui fait partie du Front de gauche, veut éviter cet écueil grâce à un changement du règlement de l'Assemblée.

"Il serait tout à fait anormal, vu ce que nous représentons à l'élection présidentielle, et à nouveau dans cette élection, que la voix du Front de gauche ne puisse pas se faire entendre à l'Assemblée nationale à travers un groupe", a-t-il déclaré lundi sur France Info.

"Je souhaite, et nous allons travailler à cela toute la semaine, qu'il soit possible de constituer un groupe à l'issue du second tour des élections législatives, quel que soit le nombre de députés que nous ayons", a-t-il ajouté, indiquant vouloir obtenir une modification du règlement.

La coalition, qui rassemble PCF, Parti de gauche (PG) et plusieurs autres formations de l'autre gauche, pourrait obtenir de 13 à 18 sièges d'après des projections réalisées par les instituts de sondages. Mais le Front de gauche table sur une dizaine de députés, contre 19 actuellement dans le groupe des députés communistes, républicains, citoyens et PG.

Le seuil de députés requis pour constituer un groupe parlementaire - 15 aujourd'hui - est fixé dans le règlement de l'Assemblée nationale.

Le Front de gauche devrait demander son abaissement à 10 députés, soit un alignement sur celui en vigueur au Sénat depuis décembre dernier, qui a permis à Europe Ecologie-Les Verts de former un groupe dans la chambre haute, explique-t-on au PCF.

Pour obtenir cet abaissement du seuil de constitution d'un groupe parlementaire, il devra négocier avec le PS.

"Le PS peut faire le choix de décider que le Front de gauche a un groupe", estime Eric Coquerel, secrétaire national du PG, soulignant que le seuil requis pour former un groupe "a beaucoup évolué sous la Ve République."

ABSTENTION ET VOTE UTILE

Il est en effet passé de 30 à 20 en 1988, puis de 20 à 15 en 2009.

Mais le plus simple reste de tout faire pour obtenir un maximum d'élus, souligne Eric Coquerel, qui dit croire en la capacité du Front de gauche d'arracher 15 députés. Une bataille qui aura surtout lieu du côté des candidats communistes, un seul des 105 candidats du PG de Jean-Luc Mélenchon étant en ballottage favorable pour le second tour.

Le Front de gauche, en progression de près de 3 points par rapport au score du PCF aux dernières législatives, mais en recul de 4 points par rapport à la présidentielle, estime avoir été victime, dans ces élections, de l'abstention et du vote utile en faveur de la majorité présidentielle.

"Nous sommes à nouveau dans cette élection la deuxième force à gauche, mais en nombre d'élus, nous avons un résultat insuffisant, c'est lié en grande partie au mode de scrutin", juge Pierre Laurent.

Avec un mode de scrutin proportionnel, le Front de Gauche aurait 40 députés, souligne le PG dans un communiqué.

En attendant, s'il ne parvient pas à former un groupe parlementaire, le Front de gauche entend continuer son ancrage dans le paysage politique, et mener la stratégie "d'autonomie conquérante" face au PS théorisée par Jean-Luc Mélenchon, dont la candidature face à Marine Le Pen dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais s'est soldée par un échec.

Sans groupe parlementaire, "ce sera plus compliqué, mais il y aura des échéances sociales", estime Alexis Corbière, candidat malheureux à la députation dans la 8e circonscription de Paris.

"La vie politique ne passe pas que dans le travail parlementaire", dit-il.

Chine Labbé, édité par Yves Clarisse