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Politique

Le FN lève la suspension d'un élu converti à l'islam

Le FN a levé la suspension pour "prosélytisme" de l'un de ses élus, Maxence Buttey.

Le FN a levé la suspension pour "prosélytisme" de l'un de ses élus, Maxence Buttey. - Bertrand Guay - AFP

Maxence Buttey, conseiller municipal à Noisy-le-Grand, avait été suspendu samedi dernier. Le jeune élu avait eu le tort de diffuser une vidéo pour "expliquer" sa conversion à l'islam, considérée comme du "prosélytisme" par le Front national. Le parti l'avait alors suspendu, avant de lever la sanction.

Le Front National a annoncé vendredi avoir "levé la suspension temporaire" d'un de ses élus récemment converti à l'islam, qu'il avait suspendu samedi, lui reprochant d'avoir fait du "prosélytisme".

Devant le "bureau exécutif du parti réuni en commission des conflits", Maxence Buttey "a pu confirmer son engagement comme élu municipal du Front National à défendre les idées de son mouvement, notamment la lutte contre le communautarisme et la promotion de la laïcité", écrit le parti dans un communiqué.

"Il lui a été signifié ainsi qu'à l'ensemble des protagonistes de ce dossier que l'envoi de vidéos à caractère religieux dans le cadre de fonctions militantes n'était pas acceptable", poursuit le document, qui conclut qu' "en conséquence, après ce rappel des devoirs qui incombent à un élu du Front National", la suspension est levée.

Accusé d'avoir "dépassé une limite"

Conseiller municipal à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), Maxence Buttey avait été "suspendu provisoirement" pour avoir, "par son attitude, dépassé une limite", selon le secrétaire départemental du FN, Jordan Bardella. "Ce n'est pas sa religion qui est en question, mais il a fait ouvertement du prosélytisme en envoyant une vidéo qui vantait l'islam. Il est sorti de la sphère privée", avait dit Jordan Bardella.

L'élu de 22 ans avait "fermement" démenti les accusations de son parti, affirmant qu'il avait envoyé cette vidéo pour "expliquer" sa conversion. "Face à l'incompréhension sur mon choix, j'ai voulu m'expliquer, montrer une autre image de cette religion. L'islam, ce n'est pas le jihad", a dit cet étudiant en droit converti depuis juillet, reconnaissant là avoir fait "un mauvais choix".

Le vice-président du parti, Florian Philippot, avait lui aussi parlé de "comportement prosélyte dans l'enceinte du parti", ajoutant : "Sa religion n'est pas l'affaire du parti car nous défendons la laïcité. Mais là, on a quitté le domaine de la conviction personnelle et de la foi. Un parti politique n'est pas le lieu pour cela".

V.R. avec AFP