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Le discours très politique de François Hollande lors d'une réunion de famille du PS

La photo de famille des ténors du PS, ce mercredi.

La photo de famille des ténors du PS, ce mercredi. - BFMTV

L'ancien chef de l'État François Hollande a donné un discours à la teneur particulièrement politique ce mercredi soir, devant la famille socialiste à nouveau réunie pour un "pot amical" au Sénat. S'il ne parle toujours pas d'un éventuel retour sur la scène politique, l'ancien président ne cesse de disséminer des indices et joue la confusion.

L'ancien président n'en finit plus de brouiller les pistes. François Hollande a adressé un discours très politique ce mercredi soir, lors d'une réunion de famille socialiste qui était organisée au Sénat autour des grandes figures du PS, parmi lesquelles Lionel Jospin, Jean-Marc Ayrault, Bernard Cazeneuve, mais aussi Martine Aubry ou Jean-Christophe Cambadélis.

L'ancien chef de l'État, qui a récemment admis regretter de ne pas s'être présenté à la présidentielle de 2017, multiplie les appels du pied ces derniers mois. S'il ne parle toujours pas de retour politique, il continue de jouer l'ambiguïté et d'intervenir régulièrement dans la sphère politico-médiatique.

"Les partis sont faibles et incapables de mobiliser"

Dans son discours ce mercredi soir, François Hollande s'en est donc pris à "la confusion, la dilution et la défiance" qui règnent selon lui dans le paysage politique actuel, notamment "avec l’effacement des clivages", a-t-il déploré dans une pic à peine voilée à son successeur qui se veut ni de droite ni de gauche.

"Les partis politiques (les prétendus anciens comme le PS) comme les prétendus nouveaux, sont faibles et incapables de mobiliser, et même de régler leurs conflits internes, surtout pour les prétendus nouveaux", a-t-il poursuivi, offensif. 

Au sein du parti socialiste, ce rassemblement a été le plus large depuis longtemps, après des élections européennes de mai où le parti a dû se contenter de sauver les meubles avec un score de 6,2% des voix. Environ 150 personnes étaient réunies pour suivre les discours des patrons des groupes au Sénat et à l'Assemblée nationale, Patrick Kanner et Valérie Rabault, ainsi que ceux du premier secrétaire Olivier Faure et de François Hollande.

"Nous n’avons pas forcément été récompensés"

"Chaque fois (que la gauche a exercé le pouvoir), nous n’avons pas forcément été récompensés de nos actes et de notre politique", a enfin soutenu François Hollande comme pour défendre son propre bilan. 
"Mais chaque fois nous avons été capables, même après la douleur d’un échec, de nous redresser", a poursuivi l'ancien président socialiste, jugeant que le rassemblement était "la seule condition pour gagner" mais déconseillant néanmoins "les appels frénétiques au rassemblement qui ne connaîtront pas de dénouement". 

Dans son discours, François s'est montré particulièrement acide à l'égard de Donald Trump mais aussi de la France insoumise. Il a ensuite évoqué la question du réchauffement climatique, "une réalité incontournable et angoissante qui mobilise les jeunes générations et appelle à un changement profond de nos modes de vie et même de notre gouvernance".

C'est aussi la présence de Bernard Cazeneuve qui a attiré l'attention. Certains ténors socialistes ont continué, mercredi soir devant la presse, à le déclarer le plus à même de faire revivre leur famille politique en vue de la présidentielle de 2022. Valérie Rabault a ainsi souhaité, parmi ces "figures qui ont compté, qui comptent" toujours, qu'il "devienne ce qu'il est, un élément central pour le PS et la gauche". D'autant qu'"il a une place particulière dans le coeur des Français, selon Patrick Kanner.

François Hollande "encourage" lui aussi dans le JDD Bernard Cazeneuve à prendre des initiatives: le Parti socialiste "a besoin d'idées, d'identité et d'incarnation. Bernard Cazeneuve doit en être un acteur important", a-t-il récemment confié à l'hebdomadaire. Olivier Faure a aussi redit être séduit par l'hypothèse Cazeneuve, tout en faisant valoir qu'"il y a aussi la nouvelle génération".

Anne Saurat Dubois avec Jeanne Bulant