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Le classement, option la plus probable pour l'affaire Banon-DSK

Un classement sans suite est l'issue la plus probable de l'enquête menée après la plainte de Tristane Banon contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol, selon une source judiciaire. La tentative de viol serait impossible à caractériser en l'absen

Un classement sans suite est l'issue la plus probable de l'enquête menée après la plainte de Tristane Banon contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol, selon une source judiciaire. La tentative de viol serait impossible à caractériser en l'absen - -

PARIS (Reuters) - Un classement sans suite est l'issue la plus probable de l'enquête de police menée en France sur l'agression présumée d'une...

PARIS (Reuters) - Un classement sans suite est l'issue la plus probable de l'enquête de police menée en France sur l'agression présumée d'une jeune femme par Dominique Strauss-Kahn en 2003, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Le parquet de Paris s'oriente vers cette solution car il semble impossible de caractériser juridiquement une tentative de viol, ce qui est le seul cas de figure où les faits, s'ils ont existé, ne seraient pas prescrits, a dit cette source.

La journaliste et romancière Tristane Banon a porté plainte pour tentative de viol contre l'ancien directeur général du FMI qui, selon la presse américaine, devrait bénéficier mardi d'un abandon de charges dans la procédure américaine.

Elle a expliqué qu'il l'avait agressée en 2003 dans un appartement parisien où elle était venue l'interviewer.

Si les faits sont qualifiés d'agression sexuelle, ils sont prescrits, le délai dans ce cas de figure étant de trois ans. S'ils sont qualifiés de tentative de viol, une information judiciaire confiée à un juge d'instruction serait obligatoirement ouverte avec un procès d'assises en perspective, le délit de prescription de ce crime étant de dix ans.

"Une tentative suppose juridiquement un début d'exécution et, pour que la tentative soit retenue, il faut en outre démontrer qu'elle a échoué pour une raison indépendante de la volonté de l'auteur", a dit à Reuters cette source judiciaire.

AUDITION INÉVITABLE

Or, il est impossible d'établir précisément ces deux points, car il n'y a pas d'éléments matériels et parce que les dépositions, en dehors de celle de Tristane Banon, sont uniquement des récits rapportant ce qu'elle avait elle-même raconté, ou ce qui circulait à l'époque, a ajouté cette source.

Dominique Strauss-Kahn, a dit la jeune femme dans des médias avant l'enquête de police, a bondi sur elle lors de l'entretien, tentant d'enlever ses vêtements, puis elle s'est dégagée en se battant avant de s'enfuir de l'appartement.

La police a établi que Tristane Banon avait parlé autour d'elle de l'agression supposée et il y avait eu en 2003 débat sur un éventuel dépôt de plainte.

Après consultation d'un magistrat et d'autres personnes, l'idée avait été abandonnée, notamment du fait de la mère de la jeune fille, Anne Mansouret, elle-même élue socialiste.

Diverses personnalités ont été auditionnées par la police, comme le candidat à la primaire socialiste François Hollande, à l'époque des faits premier secrétaire du PS, ou encore la députée socialiste Aurélie Filippetti et l'ex-présentateur de TF1 Patrick Poivre d'Arvor.

Le procureur de Paris Jean-Claude Marin doit être installé le 16 septembre dans son nouveau poste de procureur général de la Cour de cassation et on ignore s'il statuera avant de partir.

Le travail de la police n'est pas encore achevé et l'audition de Dominique Strauss-Kahn apparaît inévitable. Ses avocat contestent les accusations.

Si le parquet classe sans suite, Tristane Banon pourra tenter une ultime démarche en saisissant directement un juge d'instruction, qui devra alors décider s'il ouvre ou non une enquête ou se tient aux conclusions de classement.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse

REUTERS