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Politique

Le chef militaire de l'ETA arrêté en France

Le ministre de l'Intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba a annoncé l'arrestation du chef militaire de l'organisation séparatiste basque ETA. Ibon Gogeascoechea, a été arrêté dimanche matin en Basse-Normandie en compagnie de deux autres hauts responsab

Le ministre de l'Intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba a annoncé l'arrestation du chef militaire de l'organisation séparatiste basque ETA. Ibon Gogeascoechea, a été arrêté dimanche matin en Basse-Normandie en compagnie de deux autres hauts responsab - -

par Jason Webb MADRID/PARIS - Le chef militaire de l'organisation séparatiste basque ETA a été arrêté en compagnie de deux autres haut responsables...

par Jason Webb

MADRID/PARIS (Reuters) - Le chef militaire de l'organisation séparatiste basque ETA a été arrêté en compagnie de deux autres haut responsables du mouvement, annonce le ministère espagnol de l'Intérieur.

Ibon Gogeascoechea, présenté par Madrid comme le plus haut responsable actuel de l'ETA, a été arrêté à l'aube dans un gîte rural de Cahan, dans l'Orne, lors d'une opération menée conjointement par les autorités françaises et espagnoles, dit-on de source policière française.

"C'est bien le chef militaire de l'organisation basque et son frère Eneko serait le dirigeant de l'appareil logistique d'Eta depuis l'été dernier", a-t-on confirmé de source proche de la police anti-terroriste en France.

Ibon Gogeascoechea, recherché pour avoir tenté d'assassiner le roi Juan Carlos en 1997, est le cinquième dirigeant de l'ETA à être arrêté depuis 2008, a déclaré le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. Il a noté que cette année avait déjà été marquée par une vague d'interpellations et par la saisie de deux tonnes d'explosifs.

"Je dirais que ces deux mois ont été les pires de l'histoire de l'ETA", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Selon lui, les deux hommes accompagnant Gogeascoechea étaient venu prendre leurs derniers ordres avant de partir en mission en Espagne.

"C'était un commando sur le point d'entrer en Espagne avec les pires intentions", a-t-il dit.

Agé de 26 ans, l'un des deux hommes arrêtés avec Gogeascoechea est soupçonné de deux meurtres de personnalités politiques en Espagne en 2008, dit-on de source policière française. Le troisième homme est soupçonné d'être un rouage du transport d'explosifs au sein de l'organisation basque.

Les trois hommes séjournaient à Cahan depuis une semaine et prévoyaient de partie dimanche.

UN SOUTIEN QUI S'EFFRITE

Ils circulaient à bord d'une voiture volée en janvier en France. Sur place, les policiers ont saisi trois armes de poing et du matériel destiné à la fabrication d'explosifs, dit-on de même source.

Leur véhicule était doté de fausses plaques d'immatriculation et ils ont attiré les soupçons en louant le gîte sous de fausses identités, a indiqué le ministère espagnol de l'Intérieur.

Le gouvernement espagnol pense que l'ETA, qui a tué plus de 850 personnes depuis la fin des années 1960 mais dont le dernier attentat mortel remonte à juillet à Majorque, est très affaibli par les centaines d'arrestations de ces dernières années.

Un dirigeant de Batasuna, aile politique de l'ETA, a lancé la semaine dernière un appel à l'arrêt de la lutte armée.

Une faction de Batasuna veut maintenant créer un parti politique légal avec pour objectif de tenter d'obtenir par des moyens pacifiques l'indépendance du Pays Basque.

Mais Batasuna a perdu de son influence sur les activistes depuis l'arrêt des discussions de paix avec le gouvernement espagnol à la suite d'un attentat qui a fait deux morts en 2006 à l'aéroport de Madrid, rompant un cessez-le-feu.

Le ministre espagnol de l'Intérieur a déclaré que Gogeascoechea était "personnellement responsable d'une bonne partie des attaques les plus atroces depuis la fin du cessez-le-feu" et qu'il était personnellement impliqué dans l'assassinat, en 2008, de l'homme politique socialiste Isaias Carrasco.

Les séparatistes, qui luttent pour la création d'un foyer basque indépendant dans le nord de l'Espagne et le sud-ouest de la France, ont bénéficié à une certaine époque de la sympathie d'environ 15% des Basques.

Mais face aux violences, ce soutien s'est effrité alors que le Pays Basque espagnol jouit déjà une grande autonomie politique.

Avec Laure Bretton à Paris, version française Olivier Guillemain et Nicole Dupont