Le blues de Richard Ferrand, dans l'attente d'une décision de justice

Impliqué dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, le chef de file des députés LREM à l'Assemblée sera fixé sur son sort judiciaire fin septembre ou début octobre.

En l'espace de quelques semaines, Richard Ferrand est passé du devant de la scène aux coulisses. Démissionné du gouvernement pour prendre la tête du groupe LREM à l'Assemblée nationale, après les révélations sur l'affaire des Mutuelles de Bretagne, il s'est fait beaucoup plus discret dans cette nouvelle fonction.

Le 1er juin, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Brest et le 6 juillet, le marcheur de la première heure a été entendu par la police judiciaire. Il est depuis dans l'attente d'une décision judiciaire qui devrait intervenir fin septembre ou début octobre. 

"Je souffre de l'attente", explique-t-il à Paris Match ce mercredi. "Je travaille car, même dans la tempête, il faut tenir la barre et garder le cap", assure le Breton.

Séminaire les 18 et 19 septembre

Quoi que décide la justice, cela devrait déterminer son sort à la tête des députés de la majorité. Tous se retrouveront sous sa direction les 18 et 19 septembre prochains pour un séminaire à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Un rendez-vous qui servira peut-être de test de leadership pour Richard Ferrand.

La décision de justice devrait aussi avoir un impact sur l'image du président de la République, dont il est très proche et qui a très tôt mis en avant ses exigences de moralisation de la vie politique. 

"S’il est blanchi, il pourra repartir de l’avant mais s’il est mis en examen, il devra quitter la tête du groupe. Et s’il est témoin assisté, sa situation sera très compliquée", confiait un proche du chef de l'Etat au Monde début septembre.

Il "tente un retour"

Malgré l'incertitude et des critiques en interne, Richard Ferrand "tente un retour", d'après un député de la région parisienne cité par le magazine. "Il est le meilleur à ce poste, mais pour retrouver le vrai Richard, il a besoin d’être libéré de ses difficultés judiciaires", glisse le député de Paris Stanislas Guerini.

Depuis sa mise en cause par Le Canard enchaîné le 24 mai dernier, dans une affaire notamment immobilière autour des Mutuelles de Bretagne, alors qu'il en avait la tête, Richard Ferrand dément toute irrégularité et s'estime dans le viseur d'un "tribunal médiatique" plus que judiciaire. Comme le précise Paris Match, il a compilé une série d'articles et de commentaires sur l'affaire qui porte désormais son nom. Et il se promène avec en permanence, une cinquantaine de pages rangées dans sa sacoche. 

Charlie Vandekerkhove