BFMTV
Politique

Le baromètre des éditorialistes: la manifestation est "un échec pour la CGT"

La manifestation de ce jeudi a réuni plus de 15 000 personnes, selon un comptage indépendant.

La manifestation de ce jeudi a réuni plus de 15 000 personnes, selon un comptage indépendant. - AFP

Les éditorialistes de BFMTV reviennent sur la manifestation de ce jeudi contre la politique d'Emmanuel Macron, initiée par la CGT et Solidaires.

Une manifestation en demi-teinte: le défilé organisé à l'appel de la CGT et Solidaires ce jeudi a rassemblé 15300 personnes, selon un comptage indépendant réalisé par le cabinet Occurence. C'est moins que la manifestation du 22 mars dernier, mais elle a été suivie par différents corps de la société: des personnels hospitaliers, des étudiants, des fonctionnaires, des employés de la Poste et des cheminots.

> Thierry Arnaud: "On est dans un bras de fer, chacun montre les muscles"

"On est bien dans un bras de fer, chacun montre les muscles: du côté des syndicats, on veut les montrer en descendant dans la rue, du côté politique on hausse le ton - comme Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot - et du côté du président, les choses sont claires: on ne bouge pas et on ira jusqu'au bout des réformes, comme l'a dit Elisabeth Borne, la ministre des Transports.

On est à un moment délicat et sans doute important du mouvement. La manifestation d'aujourd'hui envoie des signes contradictoires: d'un côté ce qui est réussi c'est la présence de tous ceux qui contestent aujourd'hui (étudiants, fonctionnaires, cheminots etc.) mais on peut pas dire que le nombre soit de nature à impressionner le gouvernement: le 22 mars, il y avait 3 fois plus de monde.

Il y a un aspect crucial sur lequel le gouvernement va continuer à appuyer pour essayer d'empêcher cette convergence: il veut empêcher l'unité syndicale autour d'un mouvement plus vaste, ce qu'il n'est toujours pas parvenu à faire côté SNCF."

> Laurent Neumann: "C'est un échec pour la CGT et Philippe Martinez"

"C'est un échec personnel pour Philippe Martinez. C'est lui qui a pris la décision de faire cette manifestation, un 19 avril, en pleines vacances scolaires et sans l'accord de la CFDT ni FO ni d'autres syndicats. C'est l'échec de sa stratégie s'il n'y a pas grand monde dans la rue. 

Philippe Martinez a perdu mais Emmanuel Macron ne sort pas gagnant pour autant, tant que les 4 syndicats majeurs de la SNCF ne sont pas divisés et continuent à faire front commun pour le retrait de la réforme. Le niveau des grévistes baisse, mais il reste beaucoup de perturbations. Il y a un perdant ce soir mais pas forcément un gagnant.

Ce qui se passe en ce moment arrange Emmanuel Macron. Le sondage publié hier sur BFMTV le montre: les Français lui disent de tenir bon face aux cheminots, aux étudiants et aux zadistes. Mais ils lui disent aussi: attention, votre politique fiscale et sociale est injuste." 

A. K.