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Politique

Laurent Wauquiez sort renforcé à droite de la polémique des enregistrements

La diffusion de propos polémiques tenus par Laurent Wauquiez devant un public d'étudiants d'une école de commerce lyonnaise ne le dessert pas auprès des électeurs de droite. Bien au contraire, son image auprès de ses partisans naturels en sort renforcée selon le sondage "L'Opinion en direct" de l'institut Elabe que nous publions ce mercredi. Sa volonté d'assumer ses déclarations est aussi validée par les Français.

Enregistré à son insu alors qu'il disait pis que pendre de ses collègues politiques devant les étudiants d'une école de commerce, ses propos largement diffusés dans les médias, Laurent Wauquiez est empêtré depuis cinq longues journées dans la polémique. Mais, si la situation l'a obligé à se défendre et a semblé montrer son isolement à la tête de son mouvement, l'épisode a plu au cœur de ses partisans. C'est l'une des leçons à tirer du nouveau sondage "L'Opinion en direct" dirigé par l'institut Elabe que nous publions ce mercredi. 

Wauquiez parle à son noyau dur

L'enquête d'opinion a exploré, ces mardi et mercredi après l'entretien de Laurent Wauquiez sur notre antenne, la perception que les Français avaient de l'image du patron des Républicains. Il apparaît que, pour l'essentiel, elle s'en trouve renforcée aux yeux des électeurs de droite. Si c'est son côté "autoritaire" qui part le plus fortement à la hausse, constaté par 80% des sympathisants de droite (soit une augmentation de 19 points par rapport à la précédente mesure réalisée les 28 et 29 novembre derniers), ceux-ci lui attribuent volontiers un certain"dynamisme", à hauteur de 85% d'entre eux, un accroissement de douze points.

Pour 69% des Français de cet hémisphère politique, il "veut vraiment changer les choses". Ils sont donc 8% de plus qu'à la fin du mois de novembre, à associer cette envie à sa personnalité. Il "comprend les gens " selon 58% (+6) sondés de droite interrogés. Ils sont même 53%, en hausse de 10 points, à lui prêter désormais les qualités nécessaires pour être président de la République. 

Capital sympathie en berne

C'est après que ça se gâte cependant. Il perd onze points au niveau de son capital sympathie, encore fort à droite de 58%. Son "honnêteté" ne suscite que 59% d'approbation (-4 points). Il "inquiète" même davantage dans ses rangs: 42% reprenant en effet ce verbe, ce qui représente une augmentation de sept points. Plus embêtant pour un président des Républicains, nouvellement élu, sa "capacité à rassembler la droite" ne convainc plus que 46% des intéressés, soit une chute de quatre unités.

Auprès de l'ensemble des Français, c'est la dimension "autoritaire" (62%), l'inquiétude suscitée (56%), et le "dynamisme" (50%) qui lui sont le plus couramment attribués. En revanche, l'aptitude à rassembler la droite (23%), ou les Français (20%) la sincérité (23%) et la possession des "qualités nécessaires pour être président de la République" (22%) font moins recette. 

Pour 70% des Français, il a "raison" d'assumer 

Huit Français sur dix déclarant avoir entendu parler de ses propos lyonnais, les électeurs de droite ont bien sûr donné leur avis sur le fond. 58% ont ainsi dit ne pas juger "choquantes" ses observations au sein de l'EM Lyon. 57% des électeurs de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle sont sur la même ligne. En revanche, 51% des "Fillonistes" se situent parmi les "choqués". 

Sur notre plateau, mardi soir, Laurent Wauquiez a assuré qu'il assumait ses propos, à l'exception des mots qu'il a eus à l'encontre de Nicolas Sarkozy. D'après 70% des Français, il a eu "raison" d'assumer ainsi, tandis que 29% ont posé qu'il avait tort. Sa stratégie a soulevé un large soutien parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, François Fillon et Marine Le Pen avec des taux d'approbation respectifs de 79%, 78% et 76%. Seuls les électeurs d'Emmanuel Macron sont plus partagés, estimant à 58% qu'il a bien fait et à 42% qu'il s'agissait là d'une faute. 

Echantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d'agglomération. Interrogation par internet les 20 et 21 février 2018.

Robin Verner