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Lagarde en Tunisie, où la diplomatie française est bousculée

Christine Lagarde se rend mardi en Tunisie où la diplomatie française est bousculée par les polémiques entourant la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et le nouvel ambassadeur Boris Boillon. /Photo prise le 2 février 2011/ REUTERS/Phili

Christine Lagarde se rend mardi en Tunisie où la diplomatie française est bousculée par les polémiques entourant la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et le nouvel ambassadeur Boris Boillon. /Photo prise le 2 février 2011/ REUTERS/Phili - -

PARIS (Reuters) - Christine Lagarde se rend mardi en Tunisie où la diplomatie française est bousculée par les polémiques entourant la ministre des...

PARIS (Reuters) - Christine Lagarde se rend mardi en Tunisie où la diplomatie française est bousculée par les polémiques entourant la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie et le nouvel ambassadeur Boris Boillon.

Pour cette première visite d'un membre du gouvernement français depuis la chute du président Zine ben Ali, la ministre des Finances sera accompagnée d'un de ses ex-secrétaires d'Etat à Bercy, le ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez, lui-même placé sous l'autorité de Michèle Alliot-Marie.

Christine Lagarde, citée parmi les prétendants au Quai d'Orsay lors du dernier remaniement, a nié que sa visite puisse conforter la thèse d'un affaiblissement de Michèle Alliot-Marie, très attaquée ces dernières semaines en Tunisie comme en France.

La Tunisie a besoin de soutien économique et la France est prête à l'aider, a-t-elle expliqué, même si personne ne nie le caractère diplomatique et politique de cette "visite d'amitié et de travail", selon les termes du communiqué de son ministère.

"Ce premier déplacement (...) sera l'occasion de réitérer un message politique de soutien à la transition démocratique engagée et de souligner la disponibilité de la France pour aider le peuple tunisien à concrétiser ses aspirations et construire une Tunisie démocratique et prospère", poursuit le communiqué.

LES EXCUSES DE L'AMBASSADEUR

Le groupe des pays du G20, dont Paris assume actuellement la présidence, et le Fonds monétaire international se sont déclarés prêts samedi dernier à venir en aide à la Tunisie.

Laurent Wauquiez a expliqué sa présence par le fait que "l'Union européenne va être un des leviers majeurs pour aider la Tunisie". "Là, ce dont on a besoin ce n'est pas tellement notre petite cuisine française", a-t-il dit sur Europe 1.

Après plusieurs semaines de polémiques sur son séjour tunisien fin 2010, Michèle Alliot-Marie a démenti lundi des informations de presse lui prêtant une rencontre avec deux lieutenants de Ben Ali à cette occasion.

La polémique a pris corps quand Le Canard enchaîné a révélé que la ministre - qui en avait déjà indigné certains en Tunisie et France en proposant d'apporter à Tunis l'expertise française dans le maintien de l'ordre - avait bénéficié d'un jet d'un homme d'affaires tunisien proche de Ben Ali, Aziz Miled.

L'hebdomadaire satirique a par la suite révélé que le père de la ministre avait investi lors de ce séjour familial dans l'un des complexes immobiliers d'Aziz Miled. Michèle Alliot-Marie a d'autre part reconnu avoir eu une conversation téléphonique avec Zine ben Ali pendant ce séjour.

Les critiques à l'égard de la France se sont focalisées ces derniers jours en Tunisie sur le nouvel ambassadeur, Boris Boillon, dont plusieurs milliers de personnes ont demandé le départ samedi devant l'ambassade de France.

A l'origine des critiques, des propos de l'ambassadeur, en poste depuis seulement quelques jours, qui a tancé des journalistes tunisiens pour leurs questions "débiles" sur Michèle Alliot-Marie ou les liens de la France avec Ben Ali.

Face au tollé, l'ambassadeur a présenté ses excuses.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse