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Politique

Lagarde : « 15 euros me paraît un bon chiffre »

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15 euros plutôt que 32 par tonne de CO2 émise. C'est ce que pourrait finalement coûter la taxe carbone prévue pour 2010, d'après la ministre de l'Economie Christine Lagarde.

Combien va nous coûter la Contribution Climat Energie, dite taxe carbone ? On en sait plus. Le principe est de faire payer plus cher dès 2010 les énergies polluantes - pétrole, gaz, charbon... - de façon à en réduire la consommation.

« Je ne suis pas convaincue qu'il faille aller si fort »

La base de calcul du prix de la tonne de CO2 est en cours d'évaluation par les ministères concernés. Et tandis que l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, auteur du rapport sur le sujet, demande 32 euros par tonne de CO2 émise, la ministre de l'Economie Christine Lagarde se montre plus prudente : « Qu'est-ce que la Contribution Climat Energie ? Une façon, par la voie fiscale, de mieux orienter nos comportements. Le rapport de Michel Rocard préconise d'aller vite - parce qu'il y a urgence - et d'aller fort. Aujourd'hui, on sait que nos ressources pétrolières sont limitées dans leur volume et qu'il va falloir les remplacer par autre chose. Donc il ne faut pas traîner. Tous les experts le disent. Sur la partie "aller fort", je ne suis pas convaincue. Sûrement pas 32 euros par tonne de CO2. Parce qu'il faut qu'on s'acclimate, que des produits de substitution et un système de compensation soient mis en place, notamment pour que les ménages les plus fragiles, les plus défavorisés ou ceux qui sont très éloignés de leur lieu de travail puissent s'y retrouver et continuer à payer leurs pleins d'essence et à répondre aux besoins énergétiques qui sont les leurs.
Autour de 15 euros, cela me paraît un bon chiffre. Ça donne une augmentation de l'ordre de 3 centimes le litre. [ndlr, une taxe carbone à 32 euros la tonne de CO2 représenterait 7 à 8 centimes par litre d'essence] »

Une taxe qui serait restituée aux ménages, a assuré Christine Lagarde, sans toutefois préciser les modalités de cette compensation, mais en rejetant l'instauration d'un "chèque vert" comme le préconise le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo.

La rédaction-Bourdin & Co