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Politique

La vie privée de Hollande s'immisce dans la rentrée littéraire

François Hollande et Valérie Trierweiler. Le président est le sujet de récits qui étalent des pans entiers de sa vie privée au travers du trio formé avec son ex-compagne, Ségolène Royal et celle qui partage aujourd'hui sa vie, la journaliste Valérie Trier

François Hollande et Valérie Trierweiler. Le président est le sujet de récits qui étalent des pans entiers de sa vie privée au travers du trio formé avec son ex-compagne, Ségolène Royal et celle qui partage aujourd'hui sa vie, la journaliste Valérie Trier - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - François Hollande est en cette rentrée littéraire sujet de récits qui étalent des pans entiers de sa vie...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - François Hollande est en cette rentrée littéraire sujet de récits qui étalent des pans entiers de sa vie privée au travers du trio formé avec son ex-compagne, Ségolène Royal et celle qui partage aujourd'hui sa vie, la journaliste Valérie Trierweiler.

Deux livres écornent l'image de celui qui a fait campagne sur le retour à la normalité et à un style plus lisse que celui de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, un étalage qui n'est guère fait pour plaire à un président décrit comme pudique.

"L'Ex", de Sylvain Courage (Editions du Moment), prend le parti de suivre Ségolène Royal, candidate malheureuse à l'élection présidentielle de 2007 qui verra l'homme avec qui elle forma un couple mythique de la politique française réussir là où elle a échoué cinq ans plus tôt.

Et avec une autre femme à son bras : Valérie Trierweiler. Dans l'entourage du couple dès 1988, la journaliste a joué tour à tour les rôles d'observatrice, d'amie, de complice de François Hollande bien avant de former un couple avec lui, à partir du printemps 2005, deux ans avant l'officialisation de la séparation entre François Hollande et Ségolène Royal.

Ecrit comme un roman, "Entre deux feux" d'Anna Cabana et Anne Rosencher (Editions Grasset) s'intéresse à l'aspect romanesque de cette histoire, décrivant avec force anecdotes les efforts de Ségolène Royal pour évincer sa rivale, qui ne l'épargnera pas non plus.

Apogée de cette rivalité : le "tweet assassin" du 12 juin 2012, selon l'expression de Sylvain Courage, dans lequel Valérie Trierweiler affirme son soutien à Olivier Falorni, candidat socialiste "dissident" concurrent de Ségolène Royal à La Rochelle aux élections législatives, qu'elle perdra.

Un épisode qui marque le premier "couac" du quinquennat de François Hollande, qui avait pourtant fait voeu d'apaisement.

Un proche du président de la République assure que le chef de l'Etat reste "imperturbable" face à une affaire "désormais loin derrière nous".

"LA PORTE DE LA CHAMBRE À COUCHER"

Le malaise demeure, estiment pourtant auteurs et responsables des instituts de sondages, où la cote du président accuse en cette rentrée une chute brutale.

"En évoquant sa vie privée - 'avec Carla c'est du sérieux' -, Nicolas Sarkozy avait peut-être été maladroit. Mais en ne voulant pas du tout en parler, François Hollande a provoqué une situation éruptive, d'où le tweet", a expliqué Sylvain Courage à Reuters.

"Tout cela ne correspond pas à l'image de l'homme qui maîtrise ses passions qu'il a voulu construire".

Pour Anna Cabana, Valérie Trierweiler "affaiblit" François Hollande.

"C'est elle qui a ouvert la porte de la chambre à coucher du chef de l'Etat et aujourd'hui, François Hollande le déplore", a-t-elle déclaré sur Europe 1.

"Quand Valérie Trierweiler dérape, c'est la responsabilité de François Hollande qui est engagée", a ajouté la journaliste du Point, déjà l'auteur de "Cécilia", sulfureux récit sur l'éphémère première dame de France paru début 2008.

Comme elle, Sylvain Courage pense que l'affaire n'est pas close.

"Le sujet reste entier, car Valérie Trierweiler est mal à l'aise aujourd'hui", note le journaliste du Nouvel Observateur. "Ségolène Royal réclame un rôle politique mais désormais, tout geste de François Hollande sera interprété comme un geste intime, familial, sentimental".

L'entourage de François Hollande tempère cette impression, jugeant normal que la presse s'intéresse au nouveau président.

"C'était d'autres hier, c'est lui aujourd'hui. C'est le revers de la médaille quand on devient une haute personnalité", note une source proche de la présidence.

"Bien des Français ont eu à faire face à ce genre de situation, toutes les familles recomposées pensent qu'elles pourraient faire la "une" des journaux aussi", ajoute-t-on.

"En dehors d'un petit microcosme, cela n'intéresse pas les Français, qui ont d'autres problèmes".

Edité par Yves Clarisse