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Politique

"La seule décision cohérente", "il faut des sanctions": la Nupes divisée autour du cas Quatennens

Adrien Quatennens le 3 août 2022 à l'Assemblée nationale

Adrien Quatennens le 3 août 2022 à l'Assemblée nationale - Alain JOCARD / AFP

Après la mise en retrait du député LFI, qui a reconnu avoir "giflé" son épouse, la gauche n'est pas d'accord sur les suites à donner. Si Olivier Faure a salué cette décision, Sandrine Rousseau appelle à ce qu'il quitte le groupe des insoumis à l'Assemblée nationale.

Adrien Quatennens est visé par une main courante déposée par son épouse, en pleine procédure de divorce. Dans un communiqué, le député a évoqué dimanche trois violentes disputes, et "une gifle", avant d'annoncer sa mise en retrait de sa fonction de coordinateur de La France insoumise.

Le geste est salué par certains membres de la Nupes mais d'autres souhaitent aller plus loin.

"La seule décision cohérente" pour Olivier Faure

"La mise en retrait d'Adrien Quatennens est la seule décision cohérente avec ce que nous défendons dans la lutte contre les violences faites aux femmes", a salué le Premier secrétaire du Parti socialiste et député, Olivier Faure, sur son compte Twitter.

La plupart des députés socialistes n'ont pas réagi aux propos d'Adrien Quatennens qui, dans un long texte, a expliqué son comportement.

"Je pourrais faire le dos rond, minimiser les faits et attendre que la tempête passe. Mais, parce que je suis responsable politiquement et que je tiens à l'exemplarité à laquelle je veux m'assigner et qui a toujours été ma ligne de conduite, j'en tire les conséquences politiques", affirme à l'écrit l'élu du Nord, très proche de Jean-Luc Mélenchon.

Adrien Quatennens explique ensuite "dans un contexte de rupture de communication entre (eux)", lui avoir "saisi le poignet", avant d'évoquer d'autres faits. "Dans un contexte d'extrême tension et d'agressivité mutuelle", précise encore le parlementaire, il affirme avoir donné une gifle à sa femme.

Sandrine Rousseau appelle à "sa mise en retrait" du groupe LFI

Les écologistes ont été, eux, plus diserts que les socialistes. Sandrine Rousseau appelle ainsi La France insoumise à aller plus loin.

"Il faut qu'il se mette en retrait de toute parole publique, voire en retrait du groupe LFI à l'Assemblée nationale. Les violences contre les femmes sont inadmissibles et c'est embarassant dès lors qu'il n'y a pas de sanction. Et là, LFI doit réagit mais je pense qu'ils prendront des sanctions", a avancé la députée EELV sur Radio J ce dimanche.

Cyrielle Chatelain, la co-présidente du groupe, a fait savoir de son côté en quelques mots qu'elle désapprouvait les propos de soutien de Jean-Luc Mélenchon à Adrien Quatennens.

"Le privé est politique", a jugé la patronne du groupe, en réaction au texte posté par l'ex-candidat à la présidentielle.

Fabien Roussel silencieux

Très proche du député, le patron de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a soutenu Adrien Quatennens, saluant "sa dignité et son courage", lui disant "sa confiance et son affection" sur Twitter, suscitant la polémique.

"Céline et Adrien sont tous deux mes amis. Mon affection pour lui ne veut pas dire que je suis indifférent à Céline. Elle ne souhaitait pas être citée. Mais je le dis: une gifle est inacceptable dans tous les cas. Adrien l'assume. C'est bien", a ensuite ajouté le patron de la France insoumise, quelques heures après son premier tweet.

Le communiste Fabien Roussel, avec qui les relations sont notoirement difficiles avec La France insoumise, n'a, lui, pas encore réagi.

Le parquet de Lille a ouvert une enquête pour violences par conjoint.

Marie-Pierre Bourgeois