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La route présidentielle de dominique strauss-kahn dégagée au ps

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par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Le calendrier adopté par les socialistes pour leurs primaires présidentielles préserve tous les possibles pour Dominique Strauss-Kahn, que les sondages consacrent aujourd'hui comme leur candidat numéro un pour 2012.

Le Parlement du PS a entériné mardi les grandes lignes du processus: dépôt des candidatures avant l'été 2011, scrutin à l'automne et convention "d'investiture et de rassemblement" autour du candidat dans la foulée.

Ce schéma induit une campagne présidentielle de six mois, plus courte que ne le réclamaient certains candidats à la candidature bénéficiant d'une moindre exposition médiatique, comme l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande.

"Appelons un chat un chat: si on choisit des dates trop proches, on élimine Dominique Strauss-Kahn", dont le mandat au Fonds monétaire international (FMI) court jusqu'à octobre 2012, a plaidé l'ancien Premier ministre Laurent Fabius.

Les proches de Dominique Strauss-Kahn qui ont intégré la direction du Parti socialiste après l'élection de Martine Aubry au poste de premier secrétaire du PS avancent plus prudemment.

"CHOCHOTTE"

Pour être candidat à l'Elysée, "on ne se décide pas en fonction d'un calendrier. On se demande si ce qu'on pense a du sens par rapport aux problèmes des Français", explique le secrétaire national Christophe Borgel.

Selon un sondage Viavoice publié mardi par Libération, 49% des Français pensent que le patron du FMI est le meilleur candidat socialiste pour 2012, loin devant Martine Aubry (19%) et l'ancienne candidate à l'Elysée en 2007 Ségolène Royal (14%).

Même s'il dit mettre 100% de son énergie à diriger le FMI, Dominique Strauss-Kahn, à qui une demi-douzaine d'ouvrages seront consacrés cette année, a concédé fin mai qu'il était "très agréable" d'être apprécié de ses concitoyens.

"Je ne vais pas faire ma chochotte", a déclaré l'ancien ministre de l'Economie de Lionel Jospin qui a toutefois réclamé qu'on le "laisse travailler" à Washington sans constamment l'interroger sur son avenir franco-français, afin de ne pas braquer le conseil d'administration de son institution.

Son entourage en France se charge de calmer l'emballement médiatique tout en semant des petites pierres blanches.

"Il faudrait qu'il se soit fait une idée avant la fin 2010" sur sa candidature, dit l'un.

Il est "plus proche d'une décision positive qu'il y a six mois", assure le député Jean-Christophe Cambadélis.

RÉPARTITION DES RÔLES

Pour Alexandre Kara et Philippe Martinat, qui ont signé une biographie comparée de Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn, la décision de ce dernier de se présenter est prise à "80%".

Les 20% d'incertitude tiennent à la conjoncture internationale. "Imaginons une deuxième réplique de la crise financière, il sera alors difficile pour DSK de quitter le navire", estiment les deux journalistes.

Pour preuve de sa détermination, ils évoquent dans leur livre "DSK-Sarkozy, le duel" une note qu'il aurait commandée sur le futur dispositif ministériel en cas de victoire présidentielle: Martine Aubry à Matignon, Laurent Fabius aux Affaires étrangères et Ségolène Royal à la présidence de l'Assemblée, entre autres.

S'ils démentent catégoriquement l'existence de ce document, les proches de Dominique Strauss-Kahn n'en affûtent pas moins leur argumentaire pour être fin prêts en cas de candidature.

Son gros salaire au FMI et une position confortable à l'écart des joutes politiciennes, qu'il devrait abandonner ?

L'argument peut être retourné en sa faveur: il renoncerait à beaucoup d'argent pour se mettre au service de ses concitoyens, estiment ses partisans.

Le directeur général du FMI, qui "affame" les habitants des pays aidés par l'institution en pleine tempête budgétaire, selon les mots du leader du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, ne pourra pas rassembler la gauche de la gauche ?

"La volonté de battre Sarkozy sera telle en 2012 que je ne vois pas un candidat de gauche, quel qu'il soit, ne pas bénéficier d'un report majeur de voix de toute la gauche", estime un des conseillers du directeur général du FMI.

Edité par Yves Clarisse