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La retraite à 62 ans, un choix incontournable, selon Fillon

Le Premier ministre, François Fillon, estime que le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite, auquel s'opposent les syndicats, est un choix raisonnable et incontournable. /Photo d'archives/REUTERS/Kirsten Neumann

Le Premier ministre, François Fillon, estime que le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite, auquel s'opposent les syndicats, est un choix raisonnable et incontournable. /Photo d'archives/REUTERS/Kirsten Neumann - -

PARIS (Reuters) - Le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite, auquel s'opposent les syndicats français, est un choix...

PARIS (Reuters) - Le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite, auquel s'opposent les syndicats français, est un choix raisonnable et incontournable, a déclaré mardi le Premier ministre, François Fillon.

Le chef du gouvernement s'exprimait lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, alors que les syndicats estiment avoir gagné leur pari pour la journée nationale d'action contre la réforme des retraites ce mardi en mobilisant selon eux plus de deux millions de personnes.

"En proposant 62 ans, le gouvernement a fait un choix raisonnable et en même temps un choix qui est incontournable pour assurer le financement des retraites des Français", a dit François Fillon.

"Ceux qui ont choisi aujourd'hui de manifester doivent être respectés", a-t-il ajouté. "Le gouvernement entend leurs inquiétudes, le gouvernement écoute leurs propositions et il est ouvert au débat pour peu que l'on ne perde pas de vue l'objectif de la réforme."

"La réforme des retraites que nous proposons à un objectif: faire en sorte que les retraites des Français soient payées demain, ça n'est pas le cas si nous restons dans le statu quo."

La réforme, dont les députés commencent l'examen ce mardi, vise à juguler les déficits croissants des retraites pour rétablir l'équilibre financier en 2018.

Les syndicats et la gauche dénoncent un projet de loi qu'ils jugent injuste et qui ne résoudra pas selon eux le problème de financement à moyen terme.

INTERRUPTION DE SÉANCE

Le gouvernement ne conteste pas ce dernier point et a toujours dit qu'une nouvelle réforme serait nécessaire pour assurer l'équilibre des régimes après 2018.

Si aucune réforme n'est menée, les déficits des différents régimes de retraite atteindront 40 milliards d'euros par an dès 2015, selon le Conseil d'orientation des retraites.

Le ministre du Travail Eric Woerth a défendu un "projet juste", jugeant "normal, naturel et logique de prolonger le temps au travail" en France.

"Notre système par répartition, ça fait partie de notre patrimoine national social", a-t-il déclaré. "Le gouvernement veut évidemment le préserver".

Il a rappelé que des mesures spécifiques seraient réservées aux salariés exerçant les professions les plus pénibles.

"La pénibilité que nous intégrons, nous l'intégrons probablement comme jamais aucun gouvernement ailleurs en Europe ne l'a fait", a-t-il fait valoir.

La séance a été brièvement suspendue quand les députés communistes ont quitté leur siège pour remettre à Eric Woerth 100.000 signatures recueillies durant l'été contre la réforme.

Le chef des députés UMP, Jean-François Copé a ensuite dénoncé l'attitude "inqualifiable" des députés communistes.

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a accusé le gouvernement d'avoir préparé une réforme "injuste", sans aucune véritable négociation.

"Une réforme est nécessaire, mais pas celle-là", a-t-il dit. "Dans aucun pays la réforme n'a été conduite avec une période aussi courte et avec aussi peu de dialogue social".

Jean-Marc Ayrault a précisé que son camp n'interrogerait pas ce mardi Eric Woerth sur les soupçons de trafic d'influence qui pèsent sur lui dans l'un des volets de l'affaire Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, pour que le débat puisse se concentrer sur la réforme des retraites.

Jean-Baptiste Vey et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse