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Une "fausse polémique": Ferrand assure ne pas vouloir d'un troisième mandat de Macron en 2027

Richard Ferrand

Richard Ferrand - AFP

Richard Ferrand, ex-président de l'Assemblée nationale, est revenu lundi sur ses propos tenus la veille sur la limitation du nombre de mandats qu'un président peut effectuer consécutivement. Il a affirmé qu'il ne parlait pas de l'élection de 2027 lorsqu'il s'est dit favorable à un changement de règles.

Une "fausse polémique"? Ce lundi sur Sud Radio, l'ex-président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a précisé ses propos tenus dans une interview publiée dans Le Figaro dimanche. Interrogé sur un potentiel regret qu'Emmanuel Macron ne puisse pas se présenter à l'élection présidentielle de 2027 - la règle étant de deux mandats consécutifs maximum pour un président - Ferrand a dit regretter "tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire".

"La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc… Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens", a affirmé le membre du bureau exécutif de Renaissance.

Et d'ajouter: "ça affaiblit notre vie politique en qualité et en densité, et la rend moins attractive. Changeons tout cela en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques".

Le "visage" d'une "dérive autocratique", selon Panot

Ses propos n'ont pas manqué de faire réagir. "Et pourquoi pas restaurer l'Empire avec Macron 1er?", a tancé Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, qualifiant Richard Ferrand de "visage de la dérive autocratique de la macronie".

"Pour certains la VIe République ressemble plutôt à la Restauration ou l’Empire", a également fustigé sur Twitter Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

Richard Ferrand assume

"Je ne changerais pas une virgule à ces propos. Je dis simplement qu'Emmanuel Macron a été élu sous un régime constitutionnel qui fait qu'il ne peut exercer que deux mandats", a répondu lundi Richard Ferrand sur Sud Radio.

Or, l'ex-député du Finistère estime qu'"il faut faire confiance aux électeurs" et "les laisser choisir qui ils veulent, quand ils veulent, que ce soit pour la présidence de la République" ou un autre mandat, local par exemple.

"Mon propos ne consistait pas à dire qu'il fallait changer des règles en vue de 2027, mais que d'une manière générale, il fallait permettre à notre démocratie de respirer mieux, en laissant en toute circonstance le dernier mot aux électrices et aux électeurs", a-t-il encore insisté.

Si "on ne change pas les règles en cours de match", Richard Ferrand a souligné que d'autres personnalités politiques ont pu avoir des mandats cumulés très longs, comme Angela Merkel, restée chancelière allemande 16 ans.

"Je ne vois pas ce qui fait obstacle", a-t-il jugé.

Depuis une réforme de 2008, l'article 6 de la Constitution précise que le président de la République "ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs". Nicolas Sarkozy, qui a porté cette réforme de modernisation des institutions, avait justifié ainsi son envie de limiter le nombre de mandats du président dans un discours le 13 juillet 2007: "je pense que l'énergie que l'on met à durer, on ne la met pas à agir". Avant cette réforme, aucun président de la Ve République n'avait sollicité de troisième mandat.

Sophie Cazaux