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Renaissance

À peine arrivé au Parlement européen, LaREM veut retirer le mot "libéral" du nom de son groupe

Nathalie Loiseau en meeting à Aubervilliers, le 30 mars 2019

Nathalie Loiseau en meeting à Aubervilliers, le 30 mars 2019 - Stéphane de Sakutin - AFP

Affiliés au groupe centriste Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE), les eurodéputés de la liste Renaissance aimeraient en revoir le nom et le logo. Notamment pour éviter une connotation qui, en France, a toujours été jugée problématique.

C'est devenu l'un des refrains des campagnes électorales françaises - presque une mise en garde. Dans l'histoire de la Ve République, il n'y a eu qu'un seul candidat à s'être présenté sous l'étiquette libérale à une élection présidentielle. Il s'appelait Alain Madelin, il a recueilli moins de 4% des voix en 2002. Un nom devenu un véritable épouvantail politique, une preuve définitive de l'aversion des Français pour le libéralisme le plus assumé.

En 2017, Emmanuel Macron a su en éviter le spectre, malgré une campagne marquée du sceau du centrisme. La question refait toutefois son apparition depuis les élections européennes du 26 mai dernier. Les élus issus de la liste Renaissance, chapeautés par Nathalie Loiseau, prennent leurs marques au Parlement européen, où ils sont censés rejoindre le groupe centriste ADLE. Problème, cet acronyme signifie Alliance des démocrate et des libéraux pour l'Europe. 

"Gros mot"

D'après L'Opinion, la délégation française de La République en marche tenterait de négocier un ripolinage de ce groupe - en évacuant prioritairement le mot "libéral" de son étiquette. Un "gros mot" en France, pays de tradition étatiste et jacobine, tradition qui plus est bousculée depuis deux ans par des réformes économiques d'essence libérale. 

L'équipée de Nathalie Loiseau aimerait convaincre ses nouveaux collègues de rebaptiser l'ADLE en "Renaissance européenne", dont la traduction anglaise "Renew Europe" a l'avantage de comporter les mêmes initiales. Mais ce choix viendrait à acter une emprise symbolique de la macronie sur l'ensemble du groupe. D'autres propositions ont fait surface, comme "Alliance pour l'Europe", ou "Europe on the move", mais rien de définitif. Le nouveau nom devrait être connu cette semaine.

Jules Pecnard