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Politique

La réforme des retraites sera modifiée malgré Bruxelles

Le gouvernement rétablira le droit à la retraite à 60 ans pour certains salariés, et pourrait élargir le périmètre de cette réforme, malgré les réticences exprimées par la Commission européenne en raison de son coût, a dit jeudi matin le ministre de l'Eco

Le gouvernement rétablira le droit à la retraite à 60 ans pour certains salariés, et pourrait élargir le périmètre de cette réforme, malgré les réticences exprimées par la Commission européenne en raison de son coût, a dit jeudi matin le ministre de l'Eco - -

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français rétablira le droit à la retraite à 60 ans pour certains salariés, et pourrait élargir le périmètre de...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français rétablira le droit à la retraite à 60 ans pour certains salariés, et pourrait élargir le périmètre de cette réforme, malgré les réticences exprimées par la Commission européenne en raison de son coût, a dit jeudi matin le ministre de l'Economie Pierre Moscovici.

La Commission a critiqué en particulier cette mesure qu'elle voit comme préjudiciable pour le retour à l'équilibre des finances publiques et la stabilisation de la zone euro.

"Ce sera fait et ce sera fait dans les prochaines semaines. La retraite à 60 ans, à taux plein pour ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui ont travaillé longtemps, oui, ce sera fait dans les prochaines semaines", a insisté Pierre Moscovici sur France Inter.

La gauche présente cette mesure comme une correction de la réforme de Nicolas Sarkozy ayant porté l'âge minimal de départ à la retraite à 62 ans, puisque dans le cas où on a commencé à travailler à 18 ou 19 ans, cette règle oblige ces salariés à cotiser plus longtemps que les autres pour partir.

Prié de dire si le rétablissement du départ à 60 ans pourrait s'étendre aux personnes ayant commencé à travailler à 20 ans, Pierre Moscovici ne s'est pas prononcé.

"J'ai vu qu'il y avait des collègues qui l'avait évoqué, on parlera et il faudra chiffrer tout ça", a-t-il dit. Une discussion est prévue durant l'été avec les syndicats de salariés et le patronat.

La discussion devra aussi dire si les périodes de chômage et de congé maternité seront ou non prises en compte dans le calcul des trimestres comptant pour la pension.

La mesure, promesse de campagne de François Hollande, était censée au départ coûter cinq milliards d'euros par an en fin de quinquennat, mais on ignore l'évolution de ce chiffre si la réforme est élargie. Le gouvernement prévoit de la financer par une hausse de cotisations.

L'audit des finances publiques françaises demandé à la Cour des comptes, et qui déterminera un éventuel infléchissement de la politique, sera remis entre le 20 juin et le 1er juillet, soit juste après les élections législatives, a précisé par ailleurs Pierre Moscovici.

"La Cour des comptes va donner cet audit entre le 20 juin et le 1er juillet", a-t-il dit.

Il y aura ensuite une loi de finances rectificative, puis la préparation de la loi de finances pour 2013 avant une programmation de finances publiques pluriannuelle dans le but de tenir l'objectif d'un déficit public de 3% en 2013 et de l'équilibre en 2017.

Thierry Lévêque, édité par Henri-Pierre André